Une mémoire réhabilitée
Publié dans le magazine Books n° 60, décembre 2014.
Le cas des Japonais emprisonnés pendant la Seconde Guerre mondiale en Australie est méconnu par rapport à celui de leurs congénères aux États-Unis. Et pourtant, là-bas aussi, 4 300 personnes, de tous âges et de toutes conditions, ont été parquées dans des camps au seul motif de leur nationalité ou de leurs origines nippones. Ce que rappelle un premier roman remarqué, lauréat du prix australien Vogel : « Après l’obscurité ». Entremêlant l’histoire d’un médecin japonais emprisonné dans un camp avec l’évocation de sa vie dans une petite localité du nord-ouest de l’Australie dans les années 1930, le roman fait non seulement la lumière sur la condition des prisonniers, mais aussi sur celle des immigrés avant guerre. À Broome, la ville où s’est installé le personnage du roman, les Japonais ont « un quartier désigné, un hôpital à part et même un médecin venu ...