« Je voudrais devenir intelligent »

Dans un « making of » de son célèbre roman Des fleurs pour Algernon, Daniel Keyes raconte comment sa rencontre avec un écolier déficient a enclenché chez lui le processus de la création littéraire.

Et si l’on pouvait, à petits coups de bistouri, améliorer les performances de notre cerveau, notoirement sous-exploité ? C’est ce qu’avait imaginé, dès 1959, l’auteur américain de science-fiction Daniel Keyes. Son ouvrage, qui a connu des avatars multiples – nouvelle, puis roman, puis film, puis pièce de théâtre, puis comédie musicale – a rencontré un succès colossal. Il est pourtant bien sombre. Le héros, Charlie Gordon, entame son récit avec un QI de 60 et une vie sociale minimale mais somme toute heureuse. Puis il tombe dans les pattes d’un neurochirurgien et d’un psychiatre qui lui font subir une opération, déjà testée avec succès sur une souris blanche, Algernon, laquelle écrase régulièrement le malheureux Charlie dans les tests de laboratoire. L’opération conduite sur Charlie est aussi un succès. Mais surgissent alors deux problèmes : d’abord, l’évolution psychologique et sentimentale de Charlie est loin de suivre sa spectaculaire progression intellectuelle, jusqu’à un QI de 160 ; et, surtout, l’effet de la chirurgie est à durée limitée. Algernon précède de peu Charlie dans cet implacable processus, jusqu’à la mort de ...
LE LIVRE
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Algernon, Charlie and I: A Writer’s Journey de Daniel Keyes, Harvest Books, 2004

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