Femmes du Karnataka

« Si toi qui pisses accroupie est capable d’une telle arrogance, de quelle arrogance aurais-je droit, moi qui pisse debout ? » hurle un mari contre sa femme, qui n’a donné naissance qu’à deux filles. À sa sœur qui est revenue chez ses parents en pleurant parce que son mari l’a quittée pour une infirmière, un frère lui lance : « Si tu avais le moindre égard pour l’honneur de ta famille, tu te serais immolée par le feu ».


À 77 ans, Banu Mushtaq, musulmane du Karnataka, État relativement prospère du sud de l’Inde, se voit récompensée par l’International Booker Prize pour une sélection de douze nouvelles écrites en kannada et d’autres langues locales, désormais traduites en anglais. Elle s’était fait connaître pour ses engagements militants. Elle a échappé à un assassinat pour réclamer le droit des femmes à entrer dans une mosquée. Elle revendique aussi le droit des jeunes filles à porter le hijab à l’école. Elle a surtout publié des nouvelles, mais aussi un roman et un recueil de poèmes.


Heart Lamp décrit la condition détestable de beaucoup de femmes musulmanes au Karnataka, mais dresse aussi un portrait de femme abusive, que l’on qualifierait en Occident de perverse narcissique, et un autre d’une femme riche sans consistance mue par son égoïsme. Une écrivaine « puissante », juge Kate McLoughlin dans le Times Literary Supplement, professeure de littérature à Oxford.

LE LIVRE
LE LIVRE

Heart Lamp: Selected Stories de Banu Mushtaq, And Other Stories, 2025

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire