Voir ou ne pas voir, telle est la question
Publié en novembre 2025. Par Books.
Gabi est un enfant de Murcie (sud-est de l’Espagne). Sa vie bascule après un meurtre commis au sein de sa propre famille. Il souffre de prosopagnosie, un trouble neurologique qui l’empêche de reconnaître les visages, condition que partage l’auteure et qui hante son récit. « J’aimais l’idée que, face à un meurtre, le héros voie le visage de l’assassin, sache qu’il fait partie de sa famille, mais ne puisse dire qui c’est », confie Inma Pelegrín à Infobae. Gabi est aussi atteint d’une maladie qui couvre ses mains de verrues, le privant du toucher, une obsession très présente dans le roman, où seule Sombra, sa chienne, lui offre une présence inconditionnelle.
Plus intellectuel que ses frères, plus fragile, il dérange. Dans une Espagne rurale, où la médecine est un luxe et où les rôles sont figés, il est l’étranger. Sa différence le condamne à un isolement adouci seulement par sa mère et sa voisine Marcela.
Œuvre sombre et poétique, le roman est intitulé Fosca. Un mot presque oublié, qui se charge de significations diverses selon les régions d’Espagne : brume au nord, ténèbres ou forêt dense en Catalogne, ciel obscurci par la poussière du Sahara au sud-est. « Tout est lié à l’idée de ne pas voir », dit Pelegrín. Et si la vérité n’était pas ce que l’on voit, mais ce que l’on sent ?
La poétesse a reçu le prix Lumen pour ce premier roman.
