Vous avez dit littér@ture ?
Publié dans le magazine Books n° 7, juillet-août 2009. Par José María Merino.
En l’an 2000, le grand écrivain Fernando Arrabal, alors âgé de 68 ans, s’est mis au goût du jour, adaptant l’un de ses romans au format électronique, sur le Web et sur disquette. Quelle leçon en tirer ?
Alors que se répand l’enthousiasme pour le développement universel d’Internet, il est de mauvais goût de parler de déclin du livre ; la démarche est même parfois qualifiée de gratuitement apocalyptique. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ne détruiront pas le livre, affirme-t-on catégoriquement : ce sont là simplement de nouveaux supports, qui ne font qu’enrichir la gamme de la culture humaine. Plus même, Internet constitue le plus riche catalogue de livres dont puisse rêver un grand lecteur, et permet d’accéder aux meilleures bibliothèques du monde. Mais le problème est moins celui de l’accès aux livres que celui des futurs lecteurs. Quiconque est conscient de la réalité sait que les jeunes générations estiment que la lecture ne vaut pas la peine.
Ce n’est pas faire preuve d’un pessimisme excessif que de le souligner : nos écoliers, accoutumés aux divertissements télévisés, aux effets spéciaux et aux jeux vidéo, sont beaucoup plus éloignés de la lecture pour le plaisir que ne l’étaient les générations antérieures. ...
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