Pour l’amour de Frank Lloyd Wright
Publié en novembre 2009.
Comment une mère peut-elle abandonner ses enfants pour vivre une passion amoureuse ? La question en forme de condamnation poursuivit Mamah Borthwick Cheney sa vie durant, depuis ce jour de 1907 où elle s'envola en Europe avec l'architecte Frank Lloyd Wright, laissant deux enfants derrière elle.
Comment une mère peut-elle abandonner ses enfants pour vivre une passion amoureuse ? La question en forme de condamnation poursuivit Mamah Borthwick Cheney sa vie durant, depuis ce jour de 1907 où elle s'envola en Europe avec l'architecte Frank Lloyd Wright, laissant deux enfants derrière elle. Lui-même quittait une femme et six gosses. Mais, aux yeux de la société, « Wright ne faisait que se comporter très mal, quand l'attitude de Mme Cheney paraissait bien plus choquante : elle était si peu naturelle pour une mère », commente Liesl Shillinger dans The New York Times à propos du roman que Nancy Horan consacre à cette histoire. Le mari de Mamah lui avait pourtant pardonné sa conduite, lui accordant le divorce et le droit de voir ses enfants. Les reproches venaient de la famille et des journalistes, qui tenaient un véritable siège devant leur maison – la propriété de Taliesin, dans le Wisconsin. Même son amie suffragette Ellen Key lui reprochera son comportement, estimant que « le droit parfaitement légitime à vivre un amour libre ne peut être acceptable si celui-ci est vécu au détriment de l'amour maternel ». Mais, pour Mamah, être mère n'était pas suffisant. Elle attendait davantage de la vie. En poussant le lecteur à se demander si c’est là chose si peu naturelle, Nancy Horan renverse l’opprobre. « Mamah Borthwick Cheney n'était pas n'importe qui, mais Horan en fait une sorte de madame tout le monde – le symbole de la liberté à laquelle aspirent les femmes, et de ce qui les attend au tournant lorsqu'elles tentent de s’en saisir », note la critique du New York Times.
Lire l'article du New York Times
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