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Les mâles n’ont pas bonne presse par les temps qui courent. Le mouvement #MeToo, l’idée d’une « toxicité masculine » quasi consubstantielle, sans parler du comportement des soldats russes en Ukraine… 1 Tout propos tendant à promouvoir la mâlitude risque fort de tomber à plat. Pourtant, les essais consacrés aux problèmes des mâles et aux moyens de les atténuer continuent de se multiplier 2. Dans What Do Men Want? (Allen Lane, 2022), la philosophe britannique Nina Power décrit après d’autres une crise de la masculinité dont la poussée de l’extrême droite, des deux côtés de l’Atlantique, pourrait être un symptôme. Elle parle d’une génération d’hommes jeunes qui se sentent de plus en plus marginalisés dans une société marquée par la montée en puissance des femmes à l’école, à l’université, au travail, dans les rapports sexuels et en famille.
Le livre de Richard V. Reeves, un Britannique devenu américain, est plus original. Après avoir passé en revue l’ensemble des données statistiques disponibles sur le monde des adultes (la plus faible longévité des mâles, leur taux de suicide beaucoup plus élevé, leur forte propension à la toxicomanie et aux excès de toute sorte, la stagnation ou la baisse de leurs revenus et leur tendance à se faire exclure de la vie familiale), il se concentre sur ce qui se passe à l’école. Revenant avec force détails sur une réalité déjà décrite ailleurs, il explore la question de l’échec croissant des garçons dans le système éducatif américain 3. Dès le début du primaire, les filles affichent de bien meilleurs résultats en lecture et en expression écrite et orale, et le décalage s’accroît au fil des classes. Dans le secondaire, on trouve deux fois plus de filles que de garçons parmi les meilleurs élèves et deux fois plus de garçons que de filles parmi les moins bons. Dans les premières années d’université, les deux tiers des étudiants sont des filles, et elles sont plus nombreuses que les garçons à obtenir une licence.
Parmi les raisons évoquées, il y a la féminisation du milieu enseignant (les trois quarts des profs, de la maternelle à la terminale, sont désormais des femmes). Mais, pour Reeves, « la principale raison est simplement que le cerveau masculin se développe plus lentement que le cerveau féminin ». Il a épluché la littérature scientifique et interrogé nombre de neurophysiologistes. L’avance du cerveau féminin est « clairement visible » dès l’âge de 5 ans et s’accroît avec le temps, atteignant un maximum à l’adolescence, vers 16 ou 17 ans. Le cortex préfrontal, associé au contrôle des impulsions et à la faculté de planifier, « atteint sa maturité deux ans plus tard chez les garçons que chez les filles ». Le cervelet, impliqué dans les facultés de régulation des émotions, atteint sa taille finale à 11 ans chez les filles mais seulement à 15 ans chez les garçons. On observe aussi une différence significative dans le développement de l’hippocampe, plaque tournante de la mémoire et de l’apprentissage 4.
Se fondant sur les résultats encourageants d’expérimentations pratiquées dans des écoles privées, Reeves préconise une première mesure qui pourrait à ses yeux se révéler décisive : retarder d’un an l’entrée des garçons à l’école. « Je ne vois pas de contre-indication à cette proposition », écrit Nina Power dans sa recension du livre de Reeves parue dans la Literary Review. Seule réserve, dûment soulignée par Reeves : cela supposerait d’aider les familles les moins aisées à financer la garde de leur garçon une année de plus. Et de préconiser une seconde mesure : vu la raréfaction des métiers faisant appel à la force musculaire, accorder des bourses et des facilités d’embauche pour inciter les garçons à s’orienter vers des métiers qui ont tendance à être trustés par les femmes : la santé, l’éducation, l’administration… « Aucun retour en arrière n’est possible, écrit Nina Power. Dans ce nouveau monde où réussissent les femmes, les hommes doivent s’ajuster, encouragements financiers à l’appui si nécessaire. »
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« “Il faut environ dix ans pour former un danseur aguerri”, écrivait Martha Graham... Et il en faut un peu plus de dix (comme je viens d’en faire l’expérience) pour produire un livre sur une artiste transcendante », note sur son site Neil Baldwin, un biographe réputé, à l’occasion de la sortie de son nouvel ouvrage consacré à la pionnière de la danse moderne Martha Graham. Dans cette somme de presque 600 pages, il se penche davantage sur la première moitié du parcours de la célèbre danseuse et chorégraphe, souvent considérée comme la plus fructueuse. Née en 1894 dans le comté d’Allegheny, en Pennsylvanie, dans une famille de médecins, Graham ne vient à la danse qu’au début de la vingtaine. En 1917, elle intègre la Denishawn School de Los Angeles, une école révolutionnaire dont émergeront plusieurs figures de la danse moderne. En 1925, elle commence à enseigner et fonde son école. L’année suivante, elle crée sa propre troupe, The Martha Graham Dance Company, qui deviendra mythique. Elle affûte son style imparable, en résonance avec les bouleversements qui se produisent dans l’art à l’époque. Son langage chorégraphique, basé sur les contractions et les relâchements du corps, est expressif, majestueux, nerveux. Graham arrête de se produire sur scène en 1969, à l’âge de 75 ans. Durant sa longue carrière, elle aura créé 181 ballets. « Flamme céleste, suprême, sévère et impénétrable », la décrit Claudia La Rocco dans le magazine Bookforum. Cette spécialiste de la danse salue le « travail considérable » effectué par Baldwin, tout en rappelant la « difficulté inhérente à l’histoire de la danse » : sa beauté éphémère est impossible à documenter. « Qu’il s’agisse de récits de première main, d’enregistrements flous ou de films sophistiqués, ils ne pourront jamais nous dire ce qui s’est réellement passé. »
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Né en 1932, auteur d’une œuvre foisonnante, Thanassis Valtinos est aujourd’hui reconnu comme « l’une des figures les plus éminentes de la littérature grecque contemporaine », selon le journal centriste To Víma. Son dernier roman a été largement commenté par la presse athénienne. Évoquant l’adolescence de deux garçons en pleine guerre civile (1946-1949), qui opposa le gouvernement royaliste aux forces communistes, le livre s’ouvre sur une pyramide de cadavres de partisans, surmontée de celui d’une femme, jupe relevée, déclenchant « une violente excitation » chez l’un des deux héros. Tout à leur découverte du plaisir sexuel, ils se révèlent indifférents aux luttes collectives.
Le succès de cette histoire où le fantasme prime sur l’idéologie semble symptomatique d’un pays écœuré par la politique. D’abord de gauche, Valtinos fit polémique en 1995 en écrivant sur les violences communistes lors de l’affrontement avec les monarchistes. Distinguant querelles de partis et littérature, l’écrivain, aujourd’hui conservateur, ne déteste pas le scandale. Pour preuve, la couverture de « Nouvelle lune », très discutée sur les réseaux sociaux : une femme nue, jambes écartées, sans tête. Le quotidien libéral I Kathimeriní salue une prose « allusive à l’extrême, révélant la matière première poétique des choses en nous et autour de nous ». Moderniste mais pétri de culture classique et biblique, Valtinos concentre traditions et ruptures, à l’image de sa patrie.
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Ils sont trente et un, âgés de 21 à 87 ans. Vivant en Suède, ils sont d’origines sociales et géographiques différentes. Hommes ou femmes, ils sont mariés, séparés, veufs, en quête d’une histoire sentimentale ou ayant abandonné tout espoir. Ce qui unit ces inconnus, c’est qu’ils ont raconté comment ils vivent ou ont vécu l’amour, comment ils le conçoivent, ce qu’ils en attendent, comment ça a commencé et, souvent, fini. Leurs témoignages ont été transcrits, malaxés, épurés par Marit Kapla pour finir sur le papier. D’où vient le « magnétisme » qui émane de ces 587 pages, s’interroge Aftonbladet. Et le journal d’évoquer « une sorte de banalité cristalline dans ces brèves paroles qui nous arrivent sous forme de lignes brisées », à la limite de la poésie. Ces quidams, constate Svenska Dagbladet, « parlent du bonheur quotidien et du drame de la passion ; des pistes de danse, des petites annonces et des applications de rencontre ; des relations à distance et de la migration amoureuse ; des divorces, des nouveaux amours et des noces d’or. Des relations qui les ont brisés ou construits, des pertes qui continuent de façonner leur vie ». Ce qui est étrange, remarque la presse, c’est que Marit Kapla n’a pas rencontré les trente et une personnes en question. Elle a puisé leurs propos dans un film documentaire réalisé par Staffan Julén. Lequel Suédois a aussi filmé les entretiens réalisés, sur le même thème de l’amour, par Svetlana Alexievitch – influence revendiquée de Marit Kapla – pour un livre que la Biélorusse, prix Nobel de littérature, n’a pas encore achevé. « À qui appartient donc Kärlek på svenska, n’est-ce pas un peu tricher que de créer de la littérature de cette façon ? » demande le Dagens Nyheter. Avant, conquis, d’y voir « un appel à l’acte d’aimer ».
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C’est un spectacle qui se fait de plus en plus rare : une personne debout sur le bord de la route, pouce tendu, une pancarte à la main avec une destination gribouillée au feutre. L’auto-stop est-il sur le point de tomber aux oubliettes ? Cette question est au cœur de l’essai de Jonathan Purkis, qui se décrit comme un « sociologue vagabond » : lui-même a parcouru en auto-stop près de 65 000 kilomètres avec 1 309 inconnus. Le chercheur prend pour point de départ de son récit la très ancienne tradition de voyage en autonomie que l’on retrouve déjà dans les aphorismes de Lao Tseu : « Le voyage est plus important que la destination. » Mais « c’est aux États-Unis, à l’époque de la Grande Dépression, que l’auto-stop a véritablement pris son essor et a été codifié comme un acte de solidarité sociale », détaille la London Review of Books. De Cuba à la Pologne en passant par la Corée du Nord (seul pays au monde où l’auto-stop est interdit), l’ouvrage offre un vaste panorama de cette pratique à travers les époques, jusqu’à ses avatars les plus récents – les applications de covoiturage.
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Pour le chercheur et éditeur Martin Machovec, la culture underground tchèque occupe une place à part dans le monde. Déjà parce que, comme il l’explique à Radio Praha, « elle a un sens plus large que l’underground venu d’Amérique par le rock ». Dénommée en tchèque podzemí (« souterrain »), elle se rapporte à tout ce qui était illégal, clandestin, dans la Tchécoslovaquie totalitaire de 1948 à 1989, où l’interdit était susceptible de conférer de l’intérêt à des productions même médiocres. « La répression allait de pair avec ces œuvres, note le site Aktuálně.cz. Si les communistes ne s’en étaient pas pris à ThePlastic People of the Universe [un groupe de rock tchèque], cela aurait pu être un groupe parmi d’autres, aujourd’hui oublié. » Tout cela, selon Machovec, a donné à l’underground tchèque – fait unique, là encore – la force de résister à la culture mainstream d’après 1989 et lui a assuré un bel avenir.
Certes, ses auteurs n’ont jamais été beaucoup lus : « Ils ne craignaient pas la censure puisqu’ils écrivaient sous la forme de samizdat, raconte Machovec dans le même entretien à Radio Praha. Ils n’avaient donc ni limites ni tabous, ce qui les rend difficiles à aborder. »Il en faudrait plus cependant pour décourager notre auteur, qui dans son livre s’efforce de rendre ces anticonformistes plus accessibles, en particulier ceux qui gravitaient autour du mythique Egon Bondy, écrivain, philosophe et poète, célèbre pour avoir pulvérisé dans ses écrits comme dans la vie tous les codes sociaux et politiques, les normes morales ou verbales de son époque.
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Eziafa, un chauffeur de taxi nigérian, vivote au Texas depuis des années. Il décide de prendre un nouveau départ et retourne au pays pour épouser Zina, 18 ans, et l’emmener aux États-Unis. Là, il entend contrôler chaque aspect de sa vie, refusant d’accepter l’épanouissement de sa jeune femme et déterminé à lui « couper les ailes ». Sauf que l’intéressée, qui suit une formation d’infirmière, n’entend pas se laisser dompter. Désabusée, elle finira par refaire sa vie avec un ancien garçon de ferme anabaptiste, mais Eziafa ne la lâchera pas.
L’auteure de ce roman, la Canado-Nigériane Yejide Kilanko, 47 ans, qui est également assistante sociale, se veut « réaliste » : « Je sais que A Good Name, comme ses protagonistes, a ses faiblesses. Mais ce sont précisément ces faiblesses qui font que nous sommes tous humains. » Inspirés de parcours réels, les personnages de son septième ouvrage sont « élégants dans leur simplicité et vont au cœur de l’expérience humaine, en aspirant à échapper à des circonstances difficiles », analyse la critique nigériane Ainehi Edoro sur le site Brittle Paper.
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Dans A Afirmação Negra e a Questão Colonial, le sociologue portugais José Luís Garcia rassemble pour la première fois les principaux textes journalistiques de Mário Domingues. Injustement oublié, cet intellectuel est pourtant le « premier auteur du XXe siècle au Portugal, également pionnier au niveau international, à traiter de la condition politique, sociale et psychologique des Noirs », souligne Garcia dans le quotidien Público. Mário Domingues naît en 1899 dans l’île de São Tomé-et-Príncipe, d’une mère angolaise – exploitée dans une plantation dès l’âge de 15 ans – et d’un père portugais, blanc, employé par le même propriétaire terrien. Amené par son père au Portugal à l’âge de 18 mois, Domingues est élevé par ses grands-parents dans la classe moyenne lisboète. Il publie ses premières chroniques à 19 ans dans le journal anarchiste A Batalha, avec lequel il continuera de collaborer jusqu’en 1928. Menant en parallèle une carrière prolifique d’écrivain, d’auteur dramatique et de traducteur, il est le précurseur de la dénonciation de la colonisation et du racisme. Il s’insurge en particulier contre le colonel Norton de Matos,qui sévit alors en Angola. « Des crimes révoltants [sont] commis impunément en Afrique en ce moment », alerte-t-il dans les pages d’A Batalha, le 1er juillet 1922. Dans ses écrits suivants, il met en cause les colons portugais qui continuent à perpétrer ces atrocités : « des pillages, des personnes brûlées, fouettées », voire enterrées vivantes ; des « chasses » pour le recrutement militaire. Alliant la défense des Noirs et des travailleurs dans une perspective anarcho-syndicaliste, il rejoindra aussi le panafricanisme.
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En juillet 2009, Harry Parker, soldat britannique âgé de 26 ans, a marché sur un engin explosif artisanal lors d’une patrouille en Afghanistan. Il n’a survécu que grâce à une prise en charge médicale rapide et compétente. « Privé d’une jambe (amputée au-dessous du genou), il a été transporté à Londres, où des spores fongiques ayant infecté sa jambe restante ont déclenché la gangrène. Il a de nouveau frôlé la mort avant que cette jambe ne soit également amputée (au-dessus du genou) », relate The Times Literary Supplement. Suivent des semaines et des mois de rééducation, pendant lesquels Parker apprivoise ses nouvelles prothèses de haute technologie. Il est devenu un « humain hybride », selon ses mots, « une machine à 12 % », en proportion du poids de son corps.
L’ancien militaire constate alors « un profond changement dans sa perception de lui-même », poursuit The Guardian, et se compare à Gregor Samsa, héros de La Métamorphose de Kafka, qui se réveille un matin transformé en insecte.
Dans son livre Hybrid Humans, Parker part de son expérience vécue pour examiner les implications des technologies médicales sur l’identité. « Il est particulièrement pertinent lorsqu’il décrit la psychologie de l’hybridité : comment l’esprit se fond dans la machine », souligne The Guardian. Paradoxalement, son corps est à la fois diminué (il n’a plus ses jambes) et augmenté (son genou pourvu d’un microprocesseur est comme un « deuxième cerveau »). D’ailleurs, hybrides, nous le sommes tous, rappelle-t-il, à travers l’usage de lentilles, de stents, de voitures et de smartphones. Parker se montre toutefois sceptique lorsqu’il va à la rencontre des transhumanistes, qui espèrent surmonter leurs limites physiques grâce à la technologie : « Je ne peux imaginer la douleur, l’anxiété et les frustrations éprouvées par un être sensible téléchargé sur un disque dur. »
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« Poète et tsar » est le titre d’un poème de Marina Tsvetaïeva tiré de son cycle « Poèmes à Pouchkine » (1931). C’est aussi le nom d’un film muet, premier biopic soviétique réalisé en 1927, qui met en scène les derniers jours d’Alexandre Pouchkine et ses rapports avec le tsar Nicolas Ier. Or Pouchkine a posé les jalons d’un mythe littéraire tenace, celui d’un poète s’adressant d’égal à égal à l’homme qui tient les rênes du pouvoir, soutient Gleb Morev, journaliste et spécialiste de l’histoire de la littérature russe du XXe siècle, dans une interview à Radio Svoboda. Et, même si ce dialogue n’a pas existé dans les faits, il est devenu un sujet récurrent de la littérature russe, notamment au cours de la période soviétique. Dans son ouvrage « Poète et tsar », paru en 2020, Morev explorait déjà ce thème à travers les destins de trois poètes, Ossip Mandelstam, Boris Pasternak et Joseph Brodsky. Dans une nouvelle biographie littéraire consacrée cette fois à Mandelstam, le journaliste continue à creuser le filon. Son entreprise est délicate : débarrasser l’immense poète, connu pour sa suicidaire Épigramme contre Staline et mort dans un camp de transit vers le Goulag en 1938, de l’étiquette de martyr. « Le vrai Mandelstam s’avère bien plus complexe et incohérent que l’image du poète tragique et moralement irréprochable qui ressort des Mémoires de [son épouse] Nadejda Mandelstam », précise le site Okolo. Archives à l’appui, Morev déploie un argumentaire « convaincant », selon les critiques, pour apporter de la nuance à ce récit. Il avance l’idée d’une immense méprise d’Ossip Mandelstam à propos de Staline. Ainsi, apprenant que le dictateur est intervenu en personne pour alléger sa condamnation, il vit une sorte d’« obsession poétique » et lui consacre une dizaine de poèmes élogieux. Pour les biographes, Mandelstam l’a fait pour sauver sa peau. Morev n’est pas de cet avis. Selon lui, le poète était convaincu que non seulement l’homme d’État lisait ses poèmes, mais qu’il était capable d’apprécier leur qualité esthétique. Mais « le dialogue avec Staline n’existait que dans l’esprit de Mandelstam », assure Morev. En technocrate pur et dur, le tyran n’a jamais lu les vers en question. Et c’est en cherchant coûte que coûte à établir un échange avec Staline que le poète a précipité son second exil, dont il ne reviendra pas.
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