WP_Post Object ( [ID] => 105205 [post_author] => 56398 [post_date] => 2021-07-01 07:02:43 [post_date_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content] =>Au départ, il s’agissait d’un fait divers terriblement banal mis au jour en 2007, en Moravie, par un homme dont le babyphone avait capté les sévices infligés dans la maison voisine à deux petits garçons et une petite fille. Et puis tout s’est compliqué. Anna, la fillette pourvue de deux couettes et de lunettes à monture épaisse, s’est avérée se prénommer Barbora et être une musicienne de 33 ans. Puis Barbora-Anna s’est enfuie. Elle a été retrouvée en Norvège. Où elle était devenue Adam, 13 ans, crâne rasé, toujours maltraité… Alors, Barbora-Anna-Adam, victime ou instigatrice de son propre martyre ? Les autres protagonistes de l’affaire sont tout aussi troubles. Son père, d’abord : le leader d’une brigade scoute d’extrême droite, dissidente du Mouvement du Graal. Ses inféodés, ensuite : une flopée de personnalités locales mouillées jusqu’au cou dans cette histoire de… fanatisme mystique ? Réseau pédocriminel ? Manipulation psychologique ? Ou tout ça à la fois ? De révélations en élucubrations, l’affaire dite de Kuřim allait passionner les Tchèques pendant de longs mois.
[post_title] => L’insaisissable Barbora [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => linsaisissable-barbora [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-07-01 07:02:43 [post_modified_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=105205 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
« Le 3 avril 2008, MF Dnes titrait : “La police a bouclé l’enquête, le dossier fait plus de 6 000 pages.” Six mois plus tard, les six principaux protagonistes font l’objet d’un procès. Quatre femmes et deux hommes sont alors condamnés à des peines allant de cinq à dix ans de prison ferme pour mauvais traitements infligés à des enfants. On ne connaîtra jamais le motif qui les a poussés à agir. » Vojtěch Mašek, Marek Šindelka et Marek Pokorný annoncent la couleur dès la préface de L’Étrange Cas Barbora Š. Les auteurs de ce roman graphique ont enquêté pendant six ans sur l’affaire. Au fil de leurs recherches, ils ont renoncé à leur projet de BD strictement documentaire pour y mêler de la fiction, mettre en scène leur version des faits (il s’agissait selon eux de créer une sainte en transformant une adulte en petite fille dotée d’une intelligence hors norme et d’un passé de martyre) et leurs propres états d’âme de voyeuristes (d’après Radio Praha, la journaliste Andrea est le personnage fictif qui représente les auteurs du livre dans « leur recherche de la vérité, mais aussi dans leur curiosité malsaine qui transgresse souvent les limites de la dignité humaine »).
Et c’est ainsi que, à travers leur triple regard, l’un des faits divers « les plus bizarres et sinistres de l’histoire tchèque moderne », selon la BBC, a engendré « une œuvre magnifique, au sommet de la BD tchèque » (pour la revue iLiteratura), qui marque « un tournant narratif et stylistique sans précédent dans le pays » (aktualně.cz). Son dessinateur, Marek Pokorný, comparé au pape de la BD indépendante américaine Chris Ware, est particulièrement porté aux nues, iLiteratura saluant « des partis pris peu orthodoxes, avec des pages qui se lisent de gauche à droite, mais aussi de haut en bas, en cercles ou en toile d’araignée ». L’album a été sacré meilleure BD de l’année en 2018. Barbora, elle, a été libérée et dotée d’une nouvelle identité.
WP_Post Object ( [ID] => 105090 [post_author] => 56398 [post_date] => 2021-07-01 07:02:43 [post_date_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content] =>Créé en 1896 à Beyrouth par une mission de quakers suisses, Asfuriyyeh est devenu au fil du temps un hôpital psychiatrique pionnier, adapté aux tropismes proche-orientaux – avant de disparaître, victime de la guerre civile. À l’époque de sa création, on pouvait lire dans la très respectée revue médicale The Lancet : « La principale forme de folie reconnue en Orient est la possession démoniaque. » Tournant le dos à ce genre de préjugé et aussi aux pratiques carcérales des asiles, Asfuriyyeh s’est mué en lieu d’humanité, de tolérance et de modernité, ouvert tant aux diverses religions qu’aux dernières avancées de la psychiatrie.
[post_title] => Mémoire du patient libanais [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => memoire-du-patient-libanais [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-07-01 07:02:43 [post_modified_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=105090 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
Vers la fin du mandat français et aux premiers temps de l’indépendance, acquise en 1943, son rayonnement s’étendait à toute la région méditerranéenne, constate Joelle Abi-Rached, historienne de la médecine, dans le livre qu’elle consacre à cette institution. Mais c’était aussi un miroir des tensions qui affectaient le Proche-Orient. L’auteure s’étend sur la période de la guerre civile qui éclate en 1975. Des médecins de l’hôpital s’y laissèrent entraîner. Un psychiatre se souvient d’un de ses confrères, « un médecin exceptionnel, qui se tenait au balcon en regardant avec un plaisir visible des snipers tirer presque au hasard ». Abi-Rached fournit une « analyse en profondeur » d’une histoire où se mêlent « le normal et le pathologique, le colonialisme et le sectarisme », écrit Ramona Wadi sur le site Inside Arabia. Asfuriyyeh ferma quelques semaines avant l’invasion du Liban par l’armée israélienne, en 1982.
WP_Post Object ( [ID] => 105209 [post_author] => 56398 [post_date] => 2021-07-01 07:02:43 [post_date_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content] =>Des triplés nés en 1989 dans le sud de la Suède, Matilda, Clara et Sebastian, ont du mal à s’entendre, malgré les liens évidents qui les unissent dans une atmosphère familiale marquée par les infidélités du père. Après un petit saut temporel, on les retrouve âgés de 26 ans, tous citoyens du monde à leur façon : Sebastian vit à Londres, où il travaille dans un institut de recherche sur le cerveau ; Clara, la journaliste, est à la recherche d’une secte apocalyptique sur l’île de Pâques ; et Matilda, déjà mariée, se retrouve maman à Berlin.
[post_title] => Échapper à sa famille [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => echapper-a-sa-famille [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-07-01 07:02:43 [post_modified_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=105209 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
Réussites exemplaires ou fuites en avant ? « Une bonne partie du livre tourne autour des façons d’échapper aux rôles que la famille attribue à chacun », résume le quotidien suédois Svenska Dagbladet. La confusion n’en sera que plus grande pour les triplés lorsque leur mère leur livrera un secret de famille, sans pour autant raconter toute la vérité.
« Les liens se tendent jusqu’à la limite de la rupture mais tiennent malgré tout », pointe Dagens Nyheter. Le tabloïd stockholmois salue un roman – le quatrième écrit par Amanda Svensson, et primé à deux reprises – qui raconte le quotidien « dans un monde où tous les systèmes menacent de s’effondrer, mais où une sorte de survie est possible, peut-être même probable ».
WP_Post Object ( [ID] => 105212 [post_author] => 56398 [post_date] => 2021-07-01 07:02:43 [post_date_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content] =>Les journées du philosophe Pic de La Mirandole n’étaient pas palpitantes. Il était confiné chez lui, par crainte non d’un virus mais de quelque chose d’encore pire : la Sainte Inquisition. Le soir, il prenait sa revanche en revêtant ses plus beaux vêtements pour aller retrouver dans sa bibliothèque la société qui lui était chère, celle des grands auteurs du passé. Société ? Parfaitement, car, même s’il ne rencontrait pas ses amis face à face, il poursuivait avec eux un authentique dialogue.
[post_title] => Plaisir presque en solitaire [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => plaisir-presque-en-solitaire [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-07-01 07:02:43 [post_modified_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=105212 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
On peut en effet socialiser même quand l’un ne fait que parler et l’autre écouter. Relancer la conversation n’est pas toujours nécessaire : le chic des grands auteurs, c’est de répondre par avance aux questions que l’on n’a pas encore posées. On ne perd qu’en interactivité, et encore. Avec Montaigne, n’a-t-on pas l’impression d’avoir face à soi, en chair et en os, un petit bonhomme nerveux s’agitant sur une haute chaise dont il bondit de temps en temps pour cracher un juron gascon ou une citation latine ? Et ce qu’on perd d’un côté, on le gagne – largement – de l’autre, car les auteurs disent la même chose que tout le monde, mais ils le disent bien mieux, et avec beaucoup plus de sincérité. Assis à leur table d’écriture, ils confessent souvent ce qu’on n’oserait pas avouer allongé sur le divan d’un psy ou agenouillé devant un curé. Par exemple, qu’on rêve d’avoir la Légion d’honneur (Jules Renard – il sera exaucé) ou de coucher avec son père (Anaïs Nin – elle sera exaucée aussi) ; qu’on souffre du peu d’intérêt du public (les Goncourt) ou de la taille décevante de « monsieur ma partie » (Montaigne et son organe viril)… Les hommes politiques (français) ont bien compris qu’on approche de beaucoup plus près les gens en leur écrivant un livre qu’en pérorant sur un plateau télé ou devant un plateau-repas.
D’accord, les écrivains ne parlent souvent que d’eux – mais les raseurs dans les dîners en ville aussi. Et, quand les bons auteurs parlent d’eux-mêmes, ils parlent en fait de nous. Enfin, si l’on en a assez de l’un, on peut sans crainte de le vexer l’interrompre en pleine phrase pour se chercher un autre interlocuteur dans sa bibliothèque.
On a dit que le confinement pourrait faire perdre aux gens l’habitude de se rendre à l’église ou dans les magasins. Préférera-t-on aussi s’enfermer dans une tour avec des livres, comme Montaigne, au lieu d’aller au resto ? Attention tout de même, dit celui-ci, à l’addiction : « Les livres sont plaisans ; mais, si de leur fréquentation nous en perdons en fin la gayeté et la santé, nos meilleures pièces, quittons les. » Par les temps qui courent, ce que les livres promeuvent, c’est plutôt la santé (avec l’isolement) et, bien sûr, la gaieté, pour toutes les raisons énoncées et sans les inconvénients du « présentiel ».
WP_Post Object ( [ID] => 105096 [post_author] => 56398 [post_date] => 2021-07-01 07:02:43 [post_date_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content] =>Klara est une Amie artificielle (AA), autrement dit un robot de compagnie – mais d’un type très avancé. On la découvre exposée dans un show-room aux côtés d’autres AA, avec lesquels elle entretient des relations complexes (les uns préfèrent adopter un look féminin, d’autres un look masculin). Tous tirent leur énergie du Soleil, qui est leur dieu. Aussi Klara trouve-t-elle un plaisir particulier à être mise un jour en vitrine, où elle peut à la fois recevoir les rayons du soleil et observer ce qui se passe dans la rue. Une jeune adolescente, Josie, entre avec sa maman ; elles la choisissent et l’emportent.
[post_title] => Mon amie cyborg [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => mon-amie-cyborg [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-07-01 07:02:43 [post_modified_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=105096 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
La voilà en famille, dans une maison avec jardin. Elle comprend peu à peu le rôle qui lui est assigné : Josie est une enfant génétiquement modifiée pour surperformer et appartenir à l’élite, mais sa santé s’en est trouvée fragilisée. Sa mère a acheté Klara pour que celle-ci puisse, après s’être occupée de l’adolescente, prendre sa place si elle venait à mourir. Un roman « brillant », estime le romancier et critique littéraire Alex Preston dans The Guardian. Un « nouveau chef-d’œuvre, qui nous fait prendre conscience de toute la beauté et la fragilité de notre humanité ».
WP_Post Object ( [ID] => 105215 [post_author] => 56398 [post_date] => 2021-07-01 07:02:43 [post_date_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content] =>Dans Mr Gwyn, Alessandro Baricco met en scène un écrivain devenu portraitiste. Non que le personnage principal ait abandonné sa plume pour un pinceau, mais parce qu’il a renoncé, au grand désarroi de son agent, à écrire des romans pour se consacrer à l’art du portrait. Des portraits réalisés sans fusain, aquarelle ni gouache, seulement avec des mots.
Jasper Gwyn, auteur célèbre, s’installe dans un atelier méticuleusement aménagé. Il y reçoit ses clients lors de séances s’étalant sur trente jours au terme desquelles il fait éclore un bref, mais riche portrait en prose. Déroutant, surprenant de beauté et de précision, et toujours reçu avec ravissement par le sujet.
Un matin, Gwyn disparaît soudainement, ne laissant derrière lui qu’une courte note adressée à son assistante. Étudiant alors chacun de ses mots, la jeune femme comprend que le mystère de l’alchimie de l’écriture ne réside pas là où se trouve physiquement l’écrivain, mais dans sa solitude et son cœur affamé d’amour.
Ce livre délicat et élégant a, en plus de ces qualités, pour originalité de poser une vraie question sur le travail de l’écrivain, plus pertinente que de savoir s’il utilise un stylo ou un clavier.
La question soulevée par Alessandro Baricco est celle de la distance que le romancier établit entre ses personnages et le lecteur. Une distance propre à chaque tableau, chaque dialogue, chaque regard, chaque intention.
Lorsque j’eus la chance de rencontrer Steven Spielberg, il me confia la réflexion suivante : « Le métier de réalisateur peut se résumer à une seule question : où placer sa caméra ? »
Mais, à la différence du cinéaste, l’écrivain ne peut changer d’objectif ou de focale, pas plus qu’il ne peut jouer avec les couleurs ou l’intensité de la lumière en changeant de filtre ou de diaphragme.
C’est là probablement l’un des exercices les plus difficiles à accomplir pour ceux qui écrivent.
On dit de certains écrivains qu’ils ont une écriture cinématographique, qu’en les lisant on croirait voir un film ou une série.
Dumas, Hugo, Balzac ont publié des romans étonnamment cinématographiques, raison pour laquelle ils ont été tant de fois portés à l’écran. Et pourtant, le cinéma n’avait pas encore été inventé du vivant de ces auteurs.
Ce qui nous ramène à l’une des problématiques majeures de l’écriture : comment faire naître des paysages, des visages, des voix, des couleurs, des odeurs dans l’esprit d’un lecteur sans autre moyen que des mots couchés sur une feuille de papier ? De façon plus complexe encore, à quelle distance placer son lecteur, et comment ?
Je me souviens d’avoir, à la lecture de Clair de femme, de Romain Gary, été fasciné de découvrir qu’au fil de son roman Gary nous plaçait, nous lecteurs, tantôt dans le regard de son héros (pour ne pas dire en lui), tantôt dans celui des personnages secondaires qu’il observait ou auxquels il s’adressait.
Alors comment placer et déplacer ce point de vue à chaque instant du récit, balayer tout l’horizon ou ne voir plus qu’un détail ?
Là où le cinéaste fait le point, nécessité oblige, le processus est bien plus abstrait chez l’écrivain ; je crois même qu’il n’en prend jamais vraiment conscience. Seules les émotions et l’empathie qu’il entretient avec ses personnages le guident.
Peut-être parce que, comme le démontre Baricco dans son roman, la chose la plus importante que l’on apprend en écrivant est que les hommes et les femmes que nous rencontrons, ceux et celles qui peuplent la littérature, ne sont pas seulement des personnages : ils portent en eux des histoires. La leur, celle de l’auteur et la nôtre.— Marc Levy est l’un des auteurs français les plus lus en France et dans le monde. Il vit à New York. Son dernier roman est Le Crépuscule des fauves (Robert Laffont/Versilio, 2021).
[post_title] => L’alchimie des mots [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => lalchimie-des-mots [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-07-01 07:02:43 [post_modified_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=105215 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 105099 [post_author] => 56398 [post_date] => 2021-07-01 07:02:43 [post_date_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content] =>D’habitude, quand les médias tchèques parlent de la communauté tsigane, ce n’est pas pour en dire du bien, écrit la journaliste Saša Uhlová sur le site de Radio Praha. Violences, assistanat… Selon cette spécialiste des Roms, qui pointe une montée du racisme antitsigane depuis 1989, « les médias véhiculent l’idée qu’il est impossible de vivre avec les Tsiganes. » La communauté compte quelque 200 000 personnes sur les 10,6 millions d’habitants du pays. Mais tout s’arrange dès qu’il est question de Radek Banga, musicien rom passé d’un appartement insalubre de Prague aux projecteurs du festival de Glastonbury avec son groupe de hip-hop Gipsy.cz. Une success story dont les médias se font volontiers l’écho : outre ses succès musicaux, il a été question dernièrement de son mariage, mais aussi de ses prises de position politiques, comme quand il a quitté avec fracas la cérémonie des Rossignols (les Victoires de la musique tchèques) après la victoire d’un groupe d’extrême droite.
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Puis la presse lui a déroulé le tapis rouge pour la sortie de son premier livre, une autobiographie dans laquelle il raconte sa trajectoire hors norme. Le quotidien Lidové Noviny salue ainsi une « confession capable d’aborder des sujets aussi difficiles que les violences familiales ». Le site Novinky s’arrête lui aussi sur la partie du livre consacrée au père violent de Banga et salue le discours du chanteur à l’attention des jeunes, lequel tente de leur « montrer que, malgré tous les obstacles, il est possible d’avoir une vie heureuse ».
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anarchiste, sombre et totalement impécunieux, qui l’élève avec sa seconde épouse. À 17 ans, pour égayer une vie austère à tous les égards, Mary tombe dans les bras d’un disciple de son père, le jeune poète Percy Bysshe Shelley. Elle tombera aussi enceinte, mais William Godwin, aussi conventionnel socialement qu’aventureux politiquement, s’indigne. Du coup, « les Élus » – Mary et son amant, ainsi que Claire, la fille de sa belle-mère, et l’amant de celle-ci, lord Byron – s’embarquent en 1814 dans une traversée de la France dévastée par la guerre, se réfugient en Suisse, s’y ennuient tout un été sous une pluie incessante, se distraient en écrivant des poèmes, des contes et des romans (pour Mary, ce sera Frankenstein), font une tripotée d’enfants, s’installent en Italie. Hélas ! Mary verra mourir trois de ses quatre enfants, puis son ami lord Byron, puis surtout Percy Shelley, son grand amour, qu’elle a fini par épouser (consentant à le partager avec quelques autres admiratrices) après le suicide de sa première femme. Fin de l’embellie. La bohème, l’errance, les amours vagabondes laisseront place à la solitude glacée en Angleterre et à la gêne financière. Pour survivre, Mary multipliera les travaux alimentaires (articles, romans, nouvelles, biographies, récits de voyages, essais), tout en éditant – et en censurant – les œuvres de feu Percy, qui jouira grâce à elle d’une belle gloire posthume. En 1851, après encore quelques amours – mais le cœur n’y est pas –, un douloureux cancer du cerveau met un terme à la rémission de 53 ans qu’aura été la vie de Mary Shelley.
Comment donc s’étonner que dans Le Dernier Homme, écrit en 1825, Shelley exhale toute sa désespérance à l’endroit de l’humanité, de ceux qui la composent, qui la dupent en prétendant la guider religieusement ou philosophiquement, qui la gouvernent avec cynisme et incompétence ? Ce (très) long et grandiloquent roman, éprouvante succession de malheurs et de péripéties saugrenues, constitue à la fois une réflexion philosophico-politique et une autobiographie camouflée, l’une des exigences du terrible beau-père de Mary étant en effet que sa bru n’écrive jamais rien sur Percy. Mais celle-ci contourne le problème en fictionnalisant de façon assez transparente les principaux membres du groupe des « Élus », à commencer par Percy Shelley (sous les traits de l’admirable et polytalentueux prince Adrian, qui meurt noyé dans les mêmes circonstances que l’original) et lord Byron (alias lord Raymond, un séducteur impénitent qui engrosse la sœur d’Adrian et subit lui aussi une fin très voisine de celle de son modèle). On peut aussi reconnaître au fil des pages beaucoup d’aspects de la vie de bohème des « Élus », avec leurs incessantes oscillations géographiques et sentimentales, leurs amours croisées, les maternités continues et l’exaltation devant la nature – les montagnes helvétiques en particulier, longuement et lyriquement décrites. Mary Shelley a beau situer son intrigue entre 2073 et 2100, le monde qu’elle évoque est exactement le sien, sans la moindre trace d’anticipation, sauf une : l’Angleterre est enfin devenue, dans le dernier quart du xxie siècle, une république (c’est sans doute la raison pour laquelle l’auteure choisit de situer son intrigue dans un futur prudemment éloigné).
Mary Shelley n’utilise pas seulement son roman pour promouvoir un républicanisme un peu désabusé. Son texte sert de vecteur à d’autres idées, souvent en avance sur son époque et même les suivantes. La « pestilence » (qui survient juste après l’apparition dans le ciel d’un mystérieux « soleil noir », une éclipse imprévue) est en effet déjà une protestation de la Nature outragée par l’homme. Malthusienne, Mary Shelley ne dénonce pas les dommages écologiques, encore assez minces à l’époque préindustrielle, mais ceux que l’humanité inflige à la planète par son acharnement à se reproduire. La « pestilence » ne surgit-elle pas dans les « cités surpeuplées de Chine » ? (Tiens, tiens !) Mary ne s’aventure pas pour autant sur le terrain scientifique, même si, à propos du mode de transmission de la « pestilence », elle semble privilégier la théorie des « germes » (développée dès le xvie siècle par Girolamo Fracastoro et remise au goût du jour par le microbiologiste Agostino Bassi quelques années avant la publication du livre) sur celle, encore en vigueur, des « miasmes ». Mary s’intéresse moins au fondement biologique du fléau qu’à son impact moral. La maladie détruit l’humanité de l’homme, pulvérise la société. Les lâches, les égoïstes, ceux qui se réfugient au loin pour fuir la contagion s’en sortent mieux que ceux qui soignent leurs semblables. Pire encore, on se contamine en famille, à proportion de l’affection que l’on se porte : plus on s’entraide, s’enlace, se cajole, plus vite on meurt.
À vrai dire, Mary Shelley n’utilise pas tant son texte pour promouvoir des idées nouvelles que pour en déprécier d’anciennes. Face à la maladie, les croyances religieuses ou autres superstitions paraissent bien peu utiles, voire toxiques, quand elles sont brandies par de faux prophètes qui profitent de l’effroi général pour encourager le fanatisme et la haine (elle donne un exemple criant de vérité de ce genre de spécimen, « l’imposteur »). Même les plus belles avancées de l’esprit moderne – la philosophie des Lumières, la Révolution française, le mouvement romantique – ne font pas le poids et pourraient même aggraver la situation.
Ainsi, les voyages, censés favoriser la circulation des idées et faire progresser l’humanité, contribuent surtout à disséminer la maladie. Les hommes politiques sont incompétents, sinon nuisibles, car ils placent le plus souvent leurs intérêts propres devant ceux du peuple. Quant aux hommes de science, ils ne valent guère mieux, avec leur orgueil, leurs rivalités, leurs erreurs continuelles, leur inconséquence. Les hommes tout court sont donc livrés à eux-mêmes, à leurs stratégies incertaines et tout aussi inutiles. Les héros de ce roman se réfugient d’abord dans le « frais climat » britannique, supposé ennemi de l’infection, pour ensuite en être chassés par un autre effet de l’épidémie : l’effondrement de la société. Les gens en effet s’entre-déchirent, par fanatisme ou juste pour se piller les uns les autres. Le virus pulvérise jusqu’aux valeurs familiales auxquelles Mary Shelley, si frustrée sur ce plan-là, est férocement attachée. L’humanisme n’est pas de taille face au virus, et l’humanité disparaît – elle ne l’aura pas volé. Personne ne la regrettera, sauf l’infortuné « dernier homme », aux prises avec l’ultime tragédie, celle de la solitude.
Reste au lecteur éprouvé à espérer que cette fiction-là ne soit pas, pour une fois, dépassée par la réalité.— J.-L. M.
Extrait
« La pestilence interrompit alors sa progression mortelle. Nous retenions notre souffle : personne n’osait formuler ses espoirs, mais nous étions tous dans l’excitation de l’attente, marins naufragés sur une île rocheuse au milieu de l’océan, observant un navire au loin, sans plus savoir s’il s’approche ou s’il s’éloigne. Paradoxalement, cette promesse de sursis attendrissait les plus rudes, éveillant au contraire chez les êtres les plus doux des sentiments agressifs et contre nature. Tant qu’il paraissait établi que nous étions tous destinés à mourir, nous ne nous posions que deux questions : quand et comment ? Maintenant que la virulence de la maladie s’estompait et que le fléau semblait disposé à en épargner quelques-uns, chacun voulait compter parmi les élus et s’accrochait à l’existence avec une ténacité farouche. Les cas d’abandon devinrent fréquents ; nous eûmes même connaissance de meurtres qui nous firent frémir d’horreur : la peur de la contagion avait armé la main de l’homme contre son propre frère. Mais ces tragédies particulières furent bientôt éclipsées par un événement considérable. Alors que les influences infectieuses nous accordaient un certain répit, une tempête s’éleva, plus furieuse que les vents, une tempête alimentée par les passions de l’homme, nourrie par ses pulsions les plus violentes, un ouragan terrible et sans précédent.
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[…]
Nous traversâmes la France, et la trouvâmes dépeuplée. De rares survivants erraient dans les rues des plus grandes villes tels des fantômes. Notre groupe ne reçut donc que peu de renforts, et il en mourait tant qu’il devint bientôt plus rapide de recenser les survivants. Nous n’abandonnions jamais les malades, et attendions que la mort nous permette de déposer leurs cadavres dans l’abri d’une tombe, aussi notre voyage fut-il long, puisque chaque jour prélevait son terrible tribut dans nos rangs – ils mouraient par dizaine, par cinquantaine, par centaine. La mort ne faisant pas de merci, nous cessâmes d’en attendre ; chaque jour nous saluions le soleil, avec le sentiment que jamais plus peut-être nous ne le verrions se lever.
Les terreurs et les visions d’effroi, qui nous avaient ébranlé les nerfs au printemps, continuèrent de hanter nos troupes poltronnes tout au long de ce triste périple. Chaque soir éveillait de nouveaux spectres ; le moindre arbre foudroyé devenait un fantôme, la moindre broussaille dessinait des formes épouvantables. Nous nous habituâmes peu à peu à ces mirages, et bientôt d’autres frayeurs surgirent. Un jour, l’on chuchota que le soleil se levait désormais une heure plus tard que de coutume, puis on découvrit qu’il devenait de plus en plus pâle, et que ses ombres avaient un aspect inhabituel. Il aurait été impossible d’imaginer, au temps où la vie se déroulait de façon normale, les effets terribles que produisaient ces illusions extravagantes. En vérité, nos sens sont si peu fiables, quand ils ne sont pas confirmés par le témoignage d’autrui, que j’éprouvais les pires difficultés à ne pas partager la croyance de mes compagnons en ces événements surnaturels. Isolé au milieu d’une foule démente, j’osais à peine m’affirmer à moi-même que notre grand luminaire n’avait subi aucun changement, que les ombres de la nuit ne se matérialisaient pas en formes effrayantes et que le chant du vent dans les arbres, ou s’engouffrant dans une bâtisse inoccupée, n’était pas chargé de lamentations désespérées. Il arrivait que la réalité elle-même prenne des apparences fantomatiques. »
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[post_title] => Le retour de l’enfant terrible [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => le-retour-de-lenfant-terrible [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-07-01 07:02:43 [post_modified_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=105102 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
Son dernier opus, Eurotrash, vraie-fausse autofiction, a pour narrateur un certain Christian Kracht, de retour à Zurich à la demande de sa mère, alcoolique, accro aux médicaments et habituée des services psychiatriques. Bientôt, tous deux s’embarquent dans un road trip à travers le pays et le passé familial, où se mêlent sympathies nazies, argent caché et abus sexuels. Comme beaucoup de ses confrères, Ijoma Mangold est enthousiaste. « Kracht nous dit implicitement : peu importe comment on me classe idéologiquement, du point de vue esthétique, je suis un moderne. Et c’est vrai : c’est un éminent représentant de l’avant-garde littéraire. »
WP_Post Object ( [ID] => 105234 [post_author] => 56398 [post_date] => 2021-07-01 07:02:43 [post_date_gmt] => 2021-07-01 07:02:43 [post_content] =>Il a été acclamé par Bill Clinton, David Cameron, George W. Bush, et soutenu par Barack Obama. Il est l’un des chouchous de la Banque mondiale. Emmanuel Macron l’a reçu à l’Élysée et lui a rendu visite à Kigali. C’est bien normal : il a sorti son pays d’un génocide épouvantable et en a fait l’un des mieux organisés et des plus prospères du continent africain. Émettez des réserves, et vous serez aussitôt taxé de négationniste ou de raciste. Bon. Et si tout cela n’était que du théâtre ?
Si cette thèse peu orthodoxe n’était développée que par ses opposants, on n’y prêterait guère attention. Le problème, c’est qu’au fil des ans le dossier s’alourdit, nourri par de multiples témoignages émanant d’ONG comme Amnesty International, Human Rights Watch ou Freedom House et de rapports de l’ONU discrètement enterrés.Nourri également par deux livres importants : le premier, écrit par la journaliste Judi Rever, qui a travaillé pour Radio France internationale et l’Agence France-Presse, a été traduit en français cet hiver, près de trois ans après sa parution en anglais1 ; le second, de l’africaniste Michela Wrong, a paru ce printemps en anglais et est pris au sérieux par l’hebdomadaire The Economist, qui lui a consacré un dossier.
Une biologiste et médecin américaine, Helen Epstein, a publié pour sa part trois articles sur ce sujet hypersensible dans The New York Review of Books : deux en 2018 lors de la parution du premier livre, le troisième en juin dernier à propos du second. Elle-même connaît bien la région, pour avoir longtemps exercé et enquêté dans l’Ouganda voisin lorsqu’elle travaillait sur le sida (on lui doit un ouvrage accablant sur le dictateur ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 19862). Helen Epstein est plus réservée que The Economist à l’égard des positions de Michela Wrong, qu’elle juge parfois naïve.
Résumons l’accusation formulée avec force par ces textes. La famille de Paul Kagame a fui un pogrom anti-Tutsis au Rwanda et s’est établie en Ouganda. C’est là que l’enfant, né en 1957, a grandi. Adolescent, il rejoint un groupe de rebelles dirigés par Museveni, lequel finit par renverser le dictateur précédent. Après quoi il devient le chef de la sécurité militaire de Museveni. Parallèlement, il prend la tête du Front patriotique rwandais (FPR), composé de Tutsis exilés en Ouganda. En 1990, appuyé par Museveni – lui-même soutenu par les États-Unis –, il envahit le nord du Rwanda et y pratique trois années durant la politique de la terre brûlée, massacrant la population et contraignant les survivants à s’enfuir. Une fois son pouvoir consolidé, il prépare soigneusement la chute du dictateur hutu, Juvénal Habyarimana, chouchouté par la France. Il a probablement fait abattre son avion en 1994, déclenchant le génocide qu’il savait en préparation. Il laisse faire les massacres le temps qu’il faut pour lui permettre d’apparaître en sauveur aux yeux des Tutsis et de la communauté internationale, puis instaure une nouvelle dictature. Deux millions de Hutus ayant fui au Zaïre, il ordonne à son armée de les y poursuivre. Il renverse le dictateur zaïrois Mobutu, accusé de les protéger, et le remplace par un maquisard corrompu, Laurent-Désiré Kabila. Quand le dictateur nouvellement installé lui déplaît à son tour, il envahit à nouveau le pays, devenu la République démocratique du Congo, provoquant une guerre multi-États dont le bilan dépasse le million de morts. Kabila est assassiné, sans doute sur ordre de Kigali.
Le Rwanda est le pays africain le plus aidé par le FMI et la Banque mondiale. Ces deux institutions lui adressent satisfecit sur satisfecit. Mais, manifestement, les statistiques sont biaisées. La consommation stagne, la pauvreté s’accroît. Surtout, Kagame a institué une dictature implacable, à la chinoise. Son parti a placé un agent de surveillance pour dix foyers. Personne n’ose élever le ton, sous peine d’être bastonné, emprisonné, torturé ou tué. On ne compte plus les opposants en exil assassinés, le dernier en Afrique du Sud en février dernier. Les élections sont truquées ; Kagame a changé la Constitution afin de rester au pouvoir jusqu’en 2034. Un sans-faute !— O.P.-V.
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