Femmes parallèles

Née à Saint-Jacques-de-Compostelle, la jeune poète et écrivaine Berta Dávila écrit en galicien. Son dernier roman, publié simultanément aussi en espagnol et en catalan, explore, confie-t-elle à la revue Mercurio, la relation complexe que chacun de nous entretient avec « la coquille » que nous construisons pour ne pas trop regarder ce qu’il y a à l’intérieur de nous-mêmes. Le récit est multidimensionnel et largement symbolique. Dans un village de Galice, habitants et touristes attendent avec impatience une éclipse solaire totale. Les personnages mis en scène, eux, ne s’intéressent guère au phénomène. Il s’agit principalement de quatre femmes, deux paires de sœurs, marquées par un deuil, qui vivent dans une maison de verre et mènent des vies parallèles, plus ou moins oniriques. L’éclipse est une métaphore, explique Diana Arrastia dans La Vanguardia, celle d’êtres qui interagissent sans se rencontrer. L’une fantasme sur un couple de poissons orange qui évoluent dans un aquarium, sorte de microcosme de la maison de verre, et se construit une relation avec des personnages de la série Urgences. Une autre fait des sculptures pour être seule tout en ayant l’impression de parler à quelqu’un. Une oie domestique « reçoit l’affection qu’elles aimeraient recevoir ». Un roman sur le réel et l’imaginaire, la solitude et l’altérité : « Tous les liens qui nous soutiennent ne sont pas profonds et significatifs, et peut-être n’ont-ils pas besoin de l’être », dit-elle.

LE LIVRE
LE LIVRE

La herida imaginaria de Berta Dávila, Destino, 2024

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