Hitler et Mussolini pour de faux

Les deux dictateurs se sont vu l’un comme l’autre attribuer un journal après leur mort. Des mystifications plus ou moins réussies.

L’affaire des carnets d’Hitler est sans doute le plus grand scandale de l’histoire de la presse allemande d’aprèsguerre. Le 25 avril 1983, le magazine Stern organise à Hambourg une conférence de presse réunissant des dizaines d’équipes de télévision et des centaines de journalistes venus du monde entier. Son reporter vedette Gerd Heidemann y brandit ce qu’il présente comme le journal intime du Führer, sauvé de l’épave fumante d’un avion écrasé non loin de Dresde en 1945. Des historiens, dont le très respectable historien britannique Hugh Trevor-Roper, auteur de The Last Days of Hitler (« Les derniers jours d’Hitler », non traduit), (qui, à sa décharge, n’a pu l’examiner que très superficiellement) l’ont déclaré authentique : qui aurait pu prendre la peine de fabriquer un faux de soixante-deux tomes ? Trois jours plus tard, Stern titre sur sa « découverte » et propose les premiers extraits de ce qui s’annonce comme une longue série. Pour l’occasion, l’hebdomadaire imprime 400 000 exemplaires supplémentaires et augmente son prix d’un demi Deutschemark. Il faut dire que pour se procurer ces carnets, ...
LE LIVRE
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Le journal de Mussolini. 1939, Bompiani

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

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