La Reine du Pacifique passe à table
Publié en novembre 2008.
Dans un récit-confession qui bouleverse le Mexique, Sandra Ávila Beltrán raconte le monde des narcos, vu de ses entrailles.
Sandra Ávila Beltrán est une enfant du milieu. Celui des narcotrafiquants mexicains. Elle y est née, elle y a grandi, elle y est tombée amoureuse. Elle s’y est mariée aussi et elle y est devenue veuve, trois fois, toujours par assassinat. Le 28 septembre 2007, le président Felipe Calderón annonçait son arrestation, la présentant comme la « Reine du Pacifique », par allusion au personnage fictif du roman d’Arturo Pérez-Reverte. Emprisonnée sans avoir été jugée, accusée d’être l’une des plus dangereuses délinquantes d’Amérique du sud, chargée des connexions logistiques entre la Colombie, le Mexique et les Etats-Unis, Sandra Ávila Beltrán a décidé de parler. Dans une série d’interviews accordées dans le parloir de sa prison au journaliste d’investigation mexicain Julio Sherer García, elle raconte le monde des narcos vu de ses entrailles. « Avec la force d’un scénario tiré tout droit d’un film de Coppola, la reine du Pacifique démêle l’inextricable toile tissée entre les narcos, les policiers, les militaires, la Marine, les politiques et les fonctionnaires de l’Etat qui tous cohabitent et pactisent, se trahissent et se tuent », écrit Juvenio Gonzáles, éditorialiste du quotidien mexicain Milenio. Rien d’étonnant à ce que le livre soit n°1 sur la liste des bestsellers du pays ravagé par les affrontements et les règlements de compte. « L’heure est à la mise en œuvre d’une politique totale de lutte contre l’hydre à deux têtes qui gangrène le pays (narcotrafic et corruption), ajoute Gonzáles. Si M. Calderón, sauf son respect, n’est pas capable de le faire : au suivant ! »