« Le capitalisme se heurte à la contrainte de la rareté »
Publié dans le magazine Books n° 21, avril 2011. Par Bernard Maris.
La croissance va rencontrer le mur de la nature. Mais l’idée que nous nous dirigerions vers un état stationnaire est irréaliste.
Pensez-vous que le moment viendra où la poursuite de l’aventure capitaliste deviendra impossible, en raison de l’érosion des ressources naturelles ?
Oui, la contrainte de rareté devrait assez vite entraver ce que vous appelez l’aventure capitaliste. Le capitalisme est un système d’accumulation infinie des produits et du capital à partir de ressources et d’énergie qui deviendront de plus en plus rares. Sauf à rêver à une croissance également infinie de la productivité (produire sur un hectare ce que l’on produisait autrefois sur mille hectares ou dessaler l’eau de mer en utilisant l’énergie solaire, etc.), on ne voit pas comment l’espèce humaine et sa consommation d’énergie peuvent augmenter indéfiniment. La croissance est en train de se heurter au mur de la nature.
L’homme peut-il être considéré comme un parasite de la nature ?
Oui, tant qu’il était soumis, démographiquement – par les pics de mortalité notamment –, à la contrainte naturelle comme un animal (comme les Amérindiens prédateurs de bisons, par exemple) ; non, à partir du moment où il crée la nature autant que celle-ci...
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