Le long effondrement de l’URSS
Publié en mars 2010.
L’ancien Premier ministre russe Egor Gaïdar est décédé le 16 décembre 2009, à 53 ans. La mort de l’homme qui avait œuvré à la transition économique du pays, au début des années 1990, a fait couler beaucoup d’encre tant ses réformes divisent encore. Son ouvrage majeur La chute de l’empire soviétique. Leçons pour la Russie d’aujourd’hui, publié en 2006, vient d’être traduit en français. Truffé de tableaux, graphiques et citations tirées des correspondances interministérielles, il restitue minutieusement les mécanismes qui ont mené l’URSS à la catastrophe financière et monétaire qui a sonné le glas du système communiste.
L’ancien Premier ministre russe Egor Gaïdar est décédé le 16 décembre 2009, à 53 ans. La mort de l’homme qui avait œuvré à la transition économique du pays, au début des années 1990, a fait couler beaucoup d’encre tant ses réformes divisent encore. Son ouvrage majeur La chute de l’empire soviétique. Leçons pour la Russie d’aujourd’hui, publié en 2006, vient d’être traduit en français. Truffé de tableaux, graphiques et citations tirées des correspondances interministérielles, il restitue minutieusement les mécanismes qui ont mené l’URSS à la catastrophe financière et monétaire qui a sonné le glas du système communiste.
« C’est devenu un lieu commun de corréler la fin de l’URSS avec la chute des prix du pétrole au milieux des années 1980. Gaïdar reformule cette thèse : ce ne sont pas les prix du baril qui ont tué l’Union soviétique, mais l’incapacité à s’y adapter. De son point de vue, presque toute la politique économique de l’URSS depuis la fin des années 1920 apparaît comme un long cheminement vers l’effondrement », rapporte Nikolaï Silaev, journaliste politique du magazine Expert.
Pour Gaïdar, les racines du mal remontent à la collectivisation, lancée en 1929 par Staline et qui abolit la propriété privée dans les campagnes russes. Le secteur agricole s’écroule. « Un pays qui nourrissait de son pain la moitié de la planète, devient en vingt ans l’un des plus gros importateurs de produits alimentaires », résume Irina Iassina dans Knijnoe obozrenie, un magazine dédié aux livres.
La découverte de gisements de pétrole en Sibérie dans les années 1960 n’est, pour Gaïdar, qu’une « illusion ». Elle ne fait qu’offrir un sursis à l’Union soviétique. Tant que les prix des hydrocarbures sont élevés, le pays a suffisamment de devises pour importer les denrées alimentaires. Mais à partir des années 1980, quand l’URSS ne peut plus vendre son pétrole au prix espéré, la dette extérieure s’accroît de façon vertigineuse, les retards de paiements se multiplient et les banques occidentales cessent de prêter. Le système, fondé sur des bases fragiles et malsaines, implose.
Avec ce livre Egor Gaïdar espérait battre en brèche le mythe d’un empire soviétique stable et puissant, ruiné par les ennemis extérieurs. Une opinion largement répandue dans l’opinion russe, et que l’économiste jugeait dangereuse.
« C’est devenu un lieu commun de corréler la fin de l’URSS avec la chute des prix du pétrole au milieux des années 1980. Gaïdar reformule cette thèse : ce ne sont pas les prix du baril qui ont tué l’Union soviétique, mais l’incapacité à s’y adapter. De son point de vue, presque toute la politique économique de l’URSS depuis la fin des années 1920 apparaît comme un long cheminement vers l’effondrement », rapporte Nikolaï Silaev, journaliste politique du magazine Expert.
Pour Gaïdar, les racines du mal remontent à la collectivisation, lancée en 1929 par Staline et qui abolit la propriété privée dans les campagnes russes. Le secteur agricole s’écroule. « Un pays qui nourrissait de son pain la moitié de la planète, devient en vingt ans l’un des plus gros importateurs de produits alimentaires », résume Irina Iassina dans Knijnoe obozrenie, un magazine dédié aux livres.
La découverte de gisements de pétrole en Sibérie dans les années 1960 n’est, pour Gaïdar, qu’une « illusion ». Elle ne fait qu’offrir un sursis à l’Union soviétique. Tant que les prix des hydrocarbures sont élevés, le pays a suffisamment de devises pour importer les denrées alimentaires. Mais à partir des années 1980, quand l’URSS ne peut plus vendre son pétrole au prix espéré, la dette extérieure s’accroît de façon vertigineuse, les retards de paiements se multiplient et les banques occidentales cessent de prêter. Le système, fondé sur des bases fragiles et malsaines, implose.
Avec ce livre Egor Gaïdar espérait battre en brèche le mythe d’un empire soviétique stable et puissant, ruiné par les ennemis extérieurs. Une opinion largement répandue dans l’opinion russe, et que l’économiste jugeait dangereuse.