Le mentor nazi du groupe Wagner
Publié en octobre 2025. Par Books.
Le groupe Wagner a été décapité en août 2023 lors de l’explosion artistement provoquée de l’avion transportant son chef Evgueni Prigojine. Mais ses mercenaires pilotés par Moscou continuent d’œuvrer en Afrique sahélienne, pour le bénéfice supposé de chefs d’État qui refusent désormais les services des militaires français. Dans un livre fouillé, Candace Rondeaux, l’une des dirigeantes du think tank New America (gauche modérée), revient sur l’historique du groupe Wagner. Si l’itinéraire de Prigojine est relativement bien connu, depuis son statut de « cuisinier » de Poutine jusqu’à sa tentative de coup d’État, Rondeaux éclaire cette personnalité complexe, qui aurait notamment servi de sex toy pendant le long séjour en prison que lui avait valu l’étranglement d’une femme qu’il avait assailli dans la rue pour la voler. Elle explique l’origine principale des mercenaires qui ont constitué le groupe : pour l’essentiel, d’anciens combattants en Tchétchénie, démobilisés, dont certains ont servi à convoyer les bateaux amenant des armes russes au dictateur syrien Bachar el-Assad, puis à faire le coup de feu contre les djihadistes. Quand Poutine a envahi la Crimée en 2014, le groupe Wagner alors officiellement formé a servi à faire le « sale boulot » dans le Donbass, rappelle le journaliste Joshua Hammer dans The New York Review of Books. Le nom « Wagner » était le surnom que s’était donné son commandant en chef, Dmitri Outkine, en hommage au compositeur préféré d’Hitler. Outkine avait un tatouage « SS » et signait ses ordres avec ce sigle, rapporte Candace Rondeaux. Il est mort aux côtés de Prigojine, dans l’avion qui a explosé.