« L’optimisme est un devoir »

Blessé par un cinglé en 1990, Wolfgang Schäuble a fait la moitié de son immense carrière politique en chaise roulante. Élu au Bundestag en 1972, il est resté député jusqu’à sa mort, au lendemain de Noël 2023. Ministre de l’Intérieur du chancelier Kohl, c’est lui qui a mené les négociations de réunification de l’Allemagne. Atteint par le « scandale des dons » en 1999 (contributions illégales à son parti, la CDU, dont il était devenu président), il a rebondi de façon spectaculaire sous Merkel, qui l’a nommé ministre de l’Intérieur puis et surtout ministre des Finances : il a géré (durement) la crise grecque lors de la crise de l’eurozone.


Parus trois mois après sa mort, ses souvenirs (650 pages) sont un bestseller. On y apprend que la CDU avait aussi une caisse noire au Parlement européen, et que Schäuble a pensé renverser Merkel pendant la crise des réfugiés. Le livre comprend d’interminables comptes-rendus de réunions ministérielles, écrit Lukas Wallraff dans Die Tageszeitung, mais aussi des notes plus personnelles, quand il parle par exemple des moqueries de ses enfants à son égard. Il met souvent en avant son credo politique : « L’optimisme est un devoir », relève Stephan Lamby, de la chaîne régionale publique SWR, mais les dernières pages du livre sont plus sombres. Il y évoque l’intervention russe en Ukraine, « à laquelle il ne s’attendait pas ».

LE LIVRE
LE LIVRE

Erinnerungen. Mein Leben in der Politik de Wolfgang Schäuble, Klett-Cotta, 2024

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BOOKS n°123

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