Sherlock Holmes : des livres aux films
« Conan Doyle aurait-il désapprouvé le film de Guy Ritchie (qui sort aujourd’hui sur les écrans français) ? Bien sûr ! », répond Charles McGrath dans le New York Times. Le critique n’est pas tendre avec cette nouvelle adaptation des aventures de Sherlock Holmes. Il rappelle qu’en 1893, Conan Doyle avait essayé de tuer sa créature : dans Le Problème final, le célèbre détective, pour se débarrasser d’un adversaire redoutable – le professeur Moriarty – plonge avec lui dans les chutes du Reichenbach.
Pour Doyle, c’était là un « homicide justifiable », dans la mesure où, expliquait-il, « si je ne l'avais pas tué, il m’aurait certainement tué, lui. » On sait que la pression du public, conjuguée à des offres financières très avantageuses, eurent raison de la résolution de l’écrivain. Holmes fut ressuscité en 1903 pour de nouvelles aventures. Et maintenant, note McGrath, « on ne peut plus le tuer – même si les puristes diront sans doute que l’interprétation de Robert Downey Jr est un destin pire que la mort. »
N’allez pas croire, cependant, que rien dans le film de Guy Ritchie ne trouve grâce aux yeux du critique du New York times. Il loue la reconstitution de Londres, « la plus belle qu’aucun Holmes de cinéma ait jamais habité ». Et de rappeler que cette atmosphère londonienne était précisément l’un des grands points forts des livres. Il défend également les scènes où l’on voit Holmes se battre poings nus, arguant que « Conan Doyle était un boxeur accompli qui, dans quelques-unes de ses histoires, attribue ses propres talents à son héros ».
De toute façon, si Conan Doyle ne voulait pas que son détective soit récupéré et travesti par le cinéma, il n’avait qu’à être « un meilleur écrivain ». Pour McGrath, « ce qui rend Holmes si mémorable, c’est – comme plus tard pour les superhéros – moins un personnage pleinement développé qu’une collection de traits fascinants : sa consommation de drogue, son flegme, sa pratique du violon, ses raisonnements logiques un brin frimeurs ». C’est parce que le personnage reste, au fond, vague et incomplet qu’il se prête si bien aux interprétations successives qui en ont été faites. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs tant pénétré l’imaginaire collectif qu’on oublie qu’elles introduisaient des éléments tout à fait absents des livres. Ainsi est-ce uniquement au cinéma que Sherlock Holmes s’est mis à porter une cape et une casquette, et même à prononcer sa fameuse phrase : « Élémentaire, mon cher Watson ».
Pour Doyle, c’était là un « homicide justifiable », dans la mesure où, expliquait-il, « si je ne l'avais pas tué, il m’aurait certainement tué, lui. » On sait que la pression du public, conjuguée à des offres financières très avantageuses, eurent raison de la résolution de l’écrivain. Holmes fut ressuscité en 1903 pour de nouvelles aventures. Et maintenant, note McGrath, « on ne peut plus le tuer – même si les puristes diront sans doute que l’interprétation de Robert Downey Jr est un destin pire que la mort. »
N’allez pas croire, cependant, que rien dans le film de Guy Ritchie ne trouve grâce aux yeux du critique du New York times. Il loue la reconstitution de Londres, « la plus belle qu’aucun Holmes de cinéma ait jamais habité ». Et de rappeler que cette atmosphère londonienne était précisément l’un des grands points forts des livres. Il défend également les scènes où l’on voit Holmes se battre poings nus, arguant que « Conan Doyle était un boxeur accompli qui, dans quelques-unes de ses histoires, attribue ses propres talents à son héros ».
De toute façon, si Conan Doyle ne voulait pas que son détective soit récupéré et travesti par le cinéma, il n’avait qu’à être « un meilleur écrivain ». Pour McGrath, « ce qui rend Holmes si mémorable, c’est – comme plus tard pour les superhéros – moins un personnage pleinement développé qu’une collection de traits fascinants : sa consommation de drogue, son flegme, sa pratique du violon, ses raisonnements logiques un brin frimeurs ». C’est parce que le personnage reste, au fond, vague et incomplet qu’il se prête si bien aux interprétations successives qui en ont été faites. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs tant pénétré l’imaginaire collectif qu’on oublie qu’elles introduisaient des éléments tout à fait absents des livres. Ainsi est-ce uniquement au cinéma que Sherlock Holmes s’est mis à porter une cape et une casquette, et même à prononcer sa fameuse phrase : « Élémentaire, mon cher Watson ».