Un roman choral, brutal et hypnotique

« Je suis obsédé par l’origine des fortunes et le fonctionnement du capitalisme », déclare au journal de son pays El Milenio l’écrivain mexicain Guillermo Arriaga, ravi de voir queles 15 000 exemplaires imprimés de son épais roman ont été écoulés avant même de venir en librairie. Ce roman, cela fait vingt-cinq ans qu’il le construit, après l’échec d’un scénario de film sur le même thème. Le récit, qui s’égrène sur plus d’un siècle, se déroule dans un territoire frontalier où se jouent des conflits entre Mexicains, Américains et Apaches. C’est un roman choral, à six voix. Au centre, le succès emblématique de Henry Lloyd, un homme d’affaires américain pour qui la fin justifie tous les moyens. Il y a Jack Barley, qui à 11 ans se fraye un chemin dans la vie en commettant des meurtres. Il y a Rodrigo, un jeune Mexicain qui vit dans un ranch au Texas et qui affronte les Apaches dans un contexte violent. « C'est une étude, en quelque sorte au ras du sol, de la façon dont le capitalisme s’est développé », dit Arriaga. Le roman aborde aussi le thème peu connu des esclaves noirs fuyant les États-Unis pour le Mexique, où l’esclavage avait été aboli, s’installant dans l’État de Coahuila. C’est « un narrateur unique, écrit l’écrivain Gabri Rodenas sur le portail littéraire espagnol Zenda. Le roman captive le lecteur dès la première page et ne le lâche plus. Les personnages sont fascinants. Les chapitres, courts, invitent à poursuivre la lecture. Les histoires, hypnotiques, brutales et magistralement écrites, attisent le désir d’avancer. »

LE LIVRE
LE LIVRE

El Hombre de Guillermo Arriaga, Alfaguara, 2025

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