438 jours à la dérive

C’est une histoire digne d’Hollywood. Un pêcheur prend la mer à bord d’un petit bateau au large du Mexique. Pris dans une tempête dantesque, il ne reverra la terre qu’au bout de 438 jours. 438 jours à attraper des poissons avec ses mains, à manger des oiseaux crus, à boire le sang des tortues et à lutter contre le désespoir. Tout est vrai.


©Mikeuk/Getty

Seul en mer durant plus d’un an, le marin Alvarenga mesurait l’écoulement du temps en s’aidant des cycles lunaires.

Alors qu’ils traversaient un lagon des îles Marshall, au beau milieu du Pacifique, les policiers contemplaient l’individu étendu devant eux sur le pont du bateau. On ne pouvait se cacher que cet homme avait passé un sacré bout de temps en mer, avec ses cheveux hirsutes comme un buisson et sa barbe tout embroussaillée de sauvageon. Les chevilles enflées, les poignets riquiqui, il pouvait à peine marcher. Incapable de regarder qui que ce soit dans les yeux, dissimulant souvent son visage, Salvador Alvarenga avait quitté la côte du Mexique quatorze mois plus tôt, à bord d’une petite embarcation. Un jeune équipier accompagnait alors ce pêcheur de 36 ans originaire du Salvador. À présent, on l’emmenait sur l’atoll Ebon, la pointe sud des îles Marshall et la commune la plus proche de l’endroit où il s’était échoué, à plus de 10 000 kilomètres de son point de départ. Alvarenga avait passé 438 jours à la dérive, observé la lune croître et décroître pendant plus d’un an en luttant contre la solitude, la dépression et les pulsions suicidaires. Il avait survécu dans un monde rempli d’animaux sauvages, d’...
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438 Days: An Extraordinary True Story of Survival at Sea de Jonathan Franklin, Macmillan, 2015

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