Sélection sexuelle
Publié en mai 2025. Par Books.
Dans le monde animal, c’est le plus souvent la femelle qui choisit le mâle avec lequel se reproduire. Il en va de même dans l’espèce humaine, la règle n’étant contrariée que par la contrainte sociale et l’usage de la force. Chez certaines espèces d’oiseaux, la compétition exercée par les mâles pour attirer les femelles conduit à des extravagances comportementales. Dans nos contrées, le cas le plus connu est celui du tétras lyre. Le Britannique Matt Ridley, journaliste scientifique, politicien libertarien, auteur du livre peu conformiste The Rational Optimist, revient ici à ses premières amours : une thèse sur le « système » d’accouplement du faisan. Il a passé de longues heures, avant l’aube, à observer les joutes que se livrent les mâles tétras lyre à même le sol, dans un endroit déterminé. Ce n’est qu’au terme de plusieurs semaines que les femelles viennent faire leur choix. Les vainqueurs le paient cher. Ils meurent d’épuisement au bout d’un an ou deux, écrit le zoologue Tim Coulson dans Nature. Matt Ridley a fait le tour du monde pour observer le comportement comparable d’autres oiseaux, comme le paradisier de Raggi, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ou le jardinier satiné, en Australie, qui se livre à une compétition originale, consistant à construire et décorer une pyramide de brindilles pouvant atteindre le mètre.
La compétition entre mâles se traduit le plus souvent par l’éclat des traits physiques, qui dans certains cas deviennent eux aussi extravagants, comme chez le paon ou le paradisier à rubans, dont la queue bien encombrante peut mesurer plus d’un mètre. Ridley relate aussi la dure compétition que se livrent depuis Darwin les biologistes de l’évolution pour tenter d’expliquer ces phénomènes. La sélection sexuelle est-elle soluble dans la sélection naturelle ?