Petits mais costauds

Vous avez sûrement rencontré des extraterrestres. Mais des intraterrestres ? Ils ne sont pas gros, mais pullulent, dans les sédiments profonds, la croûte océanique, le permafrost et même les volcans. Il s’agit de bactéries et d’« archées », autre classe d’organismes monocellulaires. Certaines d’entre elles, appelées « chronophiles » (qui aiment le temps), ont l’invraisemblable faculté de mettre des centaines voire des milliers d’années pour trouver dans leur environnement les ressources en énergie suffisantes pour procéder à la division cellulaire leur permettant de se reproduire. Ces bestioles sont donc l’antithèse vivante (mais bien vivante) des souches de laboratoire d’Escherichia coli, qui se reproduisent en vingt minutes, note Andreas Teske en rendant compte du livre de Karen G. Lloyd dans Nature. Le travail des chercheurs consiste à aller les prélever dans des conditions souvent très difficiles, voire risquées, pour ensuite analyser leur génome. Karen G. Lloyd raconte en avoir prélevé dans le lac de cratère d’un volcan au Costa Rica, dont le sol adjacent était si chaud que les bottes commençaient à fondre ; le volcan est entré en éruption 54 jours plus tard.

LE LIVRE
LE LIVRE

Intraterrestrials: Discovering the Strangest Life on Earth de Karen G. Lloyd, Princeton University Press, 2025

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