Bret Easton Ellis contre le conformisme

Souffrir, se faire détester, c’est bon pour la créativité. Or, aujourd’hui, la culture étouffe sous le prêchi-prêcha généralisé. Le coup de gueule d’un quinqua désenchanté au pays des bisounours trentenaires.


© Casey Nelson

« Tous mes livres sont une critique morale de ce que j’estime être mes défauts et de ce par quoi je me suis laissé séduire. Je suis aussi coupable que n’importe qui. Et c’est cela qui sauve mes livres. »

Vous venez de mettre la dernière main à votre premier livre ­depuis huit ans. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? C’est un livre que mon éditeur et mon agent me réclamaient depuis longtemps et c’est de la non-fiction. Au départ, ils souhaitaient que je rassemble les textes que j’ai publiés dans la presse – je ne me considère pas comme un essayiste, alors cela ne me disait rien –, puis ils ont évoqué l’idée de publier certains de mes podcasts. Je ne les écris pas vraiment, je m’appuie plutôt sur des notes. Mais si je pouvais en prendre certains et les thèmes que j’y aborde pour en faire des sortes de pseudo-Mémoires essen­tiellement sur les œuvres qui m’ont influencé adolescent, alors ça pouvait fonctionner. C’est en quelque sorte la complainte d’un membre désenchanté de la génération X. Et je connais un tas de membres désenchantés de la génération X, qui se sentent un peu paumés parce que, euh, on est une toute petite génération comparée aux baby-boomers et ...
LE LIVRE
LE LIVRE

White de Bret Easton Ellis, Robert Laffont, « Pavillons », 2019

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