Camille Limoges : « L’autonomie universitaire n’est pas ce que croient les Français »

Une bonne université doit laisser à chaque département la liberté de choisir ses étudiants et de recruter et évaluer ses enseignants-chercheurs. L’université, non le système des grandes écoles et des instituts de recherche publics, doit être le centre de gravité de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Le Québécois Camille Limoges a soutenu sa thèse d’histoire des sciences en mai1968 à la Sorbonne. Il a enseigné l’histoire des sciences à l’université de Montréal, à l’université Johns Hopkins (États-Unis) et à l’université du Québec à Montréal. Il a créé et dirigé le ministère de la Science et de la Technologie du Québec.

Le débat français sur l’université est centré sur la notion d’autonomie. Qu’est-ce qu’une vraie autonomie ?
D’abord le libre choix, par l’établissement, des étudiants et des professeurs. Commençons par les étudiants. Dans toutes les bonnes universités que je connais, un étudiant qui dépose sa candidature est accepté ou refusé, en fonction de normes établies non par l’État ni même d’ailleurs par l’université en tant que telle, mais au premier chef par le département universitaire, donc par les responsables de la discipline. En Amérique du Nord, ces normes diffèrent d’une université à l’autre. Par exemple, j’ai enseigné dans deux établissements au Qué...

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