Colin Crouch : « La démocratie est de plus en plus une coquille vide »

Nous sommes entrés dans l’ère de la post-démocratie. Les problèmes majeurs sont désormais supranationaux. Or, la démocratie n’est guère transposable au-delà de l’échelon national. Le pouvoir appartient de plus en plus à des élites qui agissent en roue libre.


Palais Bourbon, Sam Nabi

Colin Crouch est un politologue et sociologue britannique. Professeur émérite de l'université de Warwick, il est connu pour ses travaux sur le capitalisme.

  Dans votre livre sur la « post-démocratie », vous expliquez que la démocratie occidentale n’existe plus. Qu’elle dépérit peu à peu… Le simple fait que nous puissions en parler librement ne prouve-t-il pas que nous vivons toujours en démocratie ? Je ne dis pas que la démocratie n’existe plus, mais que nous glissons lentement vers un état que j’appelle post-démocratie. J’entends par là une situation où toutes les institutions démocratiques perdurent ; à bien des égards, elles se renforcent même. Mais toute l’énergie politique s’en est échappée. Ce ne sont plus que des coquilles vides. Qu’entendez-vous par énergie politique ? Les problèmes politiques actuels – qu’il s’agisse de la défense de l’environnement, de la raréfaction des ressources, du contrôle de la mondialisation de l’économie – ne peuvent plus être résolus avec les instruments démocratiques au plan national. Cela ne fonctionne tout simplement plus. Cela n’a plus de ...
LE LIVRE
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Post-démocratie de Colin Crouch, Diaphanes, 2013

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