Le Covid-19 touche aussi bien les riches que les pauvres

On entend souvent dire que le nouveau coronavirus cible en priorité les pauvres, les immigrés, les agglomérations denses et les personnes âgées. Or on constate que la propagation de l’épidémie obéit à une logique spatiale et non sociale. D’où le succès du confinement.

Expliquer un événement nouveau par les inégalités sociales est une tendance très répandue, et le Covid-19 ne fait pas exception. L’épidémie aurait frappé les plus pauvres, les immigrés, les habitants des quartiers surpeuplés. Effectivement, des enquêtes menées aux États-Unis – à New York, Chicago et Detroit – ont montré que les Noirs de ces villes avaient une probabilité de décès trois fois supérieure à celle des Blancs et les Latinos, deux fois. Or les Noirs et les Latinos sont les plus pauvres. Au Royaume-Uni, où les données de santé sont centralisées, le risque de décès des Noirs est deux fois plus élevé et celui des personnes originaires du sous-continent indien, une fois et demie. En France, en mars et avril 2020, le nombre de décès par rapport à celui des mêmes mois en 2019 augmente en île-de-France de 90 % dans l’ensemble de la population, mais de 130 % pour les personnes nées au Maghreb, et de 220 % pour celles nées en Afrique subsaharienne, lesquelles habitent souvent des quartiers pauvres et denses.

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Serons-nous submergés ? Épidémie, migrations, remplacement de Hervé Le Bras, éditions de l’Aube, 2020

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