Fantômes de Carélie

En 1944, cette région de l’est de la Finlande tombe dans l’escarcelle soviétique, provoquant le plus important exode de l’histoire du pays. Quelque 400 000 personnes, des paysans pour la plupart, quittent leurs terres pour se réfugier plus à l’ouest. Ils ne reviendront jamais.


Nous sommes en 1944 et les Finlandais sont en train de perdre définitivement l’isthme de Carélie, cette bande de terre qui a changé plusieurs fois de mains au cours des siècles et s’étend du golfe de Finlande au lac Ladoga, en Russie. L’Armée rouge avance inexorablement sur tous les fronts et pénètre sur les terres finlandaises « comme un couteau dans une motte de beurre », selon l’expression en vogue à Moscou. Cela fait un petit moment déjà que Staline lorgne sur ce territoire, trop proche à ses yeux de Leningrad et de ses bases militaires, et dont il est certain de ne faire qu’une bouchée. Mais c’est compter sans la rési­lience finlandaise. Déjà, en 1939, lors de la désastreuse guerre d’Hiver lancée à la faveur du pacte germano-soviétique, ­l’Armée rouge se croyait tout près du but : mais les quelques victoires qu’elle arracha le furent au prix de pertes désastreuses. Quatre ans plus tard, la Finlande se ­retrouve dans le camp des perdants et les Soviétiques ont carte blanche pour redessiner les frontières. Une bonne partie de la Caré...
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La Terre perdue de Hanneriina Moisseinen, Actes Sud-l’An 2, 2018

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