La dernière guerre franco-anglaise
Publié dans le magazine Books n° 34, juillet-août 2012. Par Charles Glass.
De juillet 1940 à novembre 1942, la Grande-Bretagne mena une guerre sans merci contre les forces de Vichy, sur mer et sur terre, de l’Afrique du Nord à la Syrie en passant par Madagascar. Ce dernier épisode d’une confrontation multiséculaire plaça de Gaulle en porte-à-faux.
Quand la France tomba en juin 1940, un reste de son armée et de sa marine se trouvait en Angleterre. La plupart des hommes choisirent de regagner l’Hexagone, où le gouvernement s’apprêtait à capituler. Bien peu de soldats et presque aucun marin ne reconnaissaient en Charles de Gaulle leur chef. S’étant rangé aux côtés de la Grande-Bretagne, il leur paraissait avoir bien plus gravement trahi que ne le faisait Philippe Pétain en recherchant un compromis avec l’Allemagne. Le Maréchal, au moins, était resté sur le sol français pour partager l’humiliation nationale plutôt que de s’allier à un vieil ennemi au risque de sacrifier d’autres vies dans une guerre qui semblait irrémédiablement perdue. Le 18 juin, le lendemain du jour où Pétain annonça sa décision de demander un armistice qui obligerait à coopérer avec la Wehrmacht, de Gaulle s’adressa à la nation par l’intermédiaire de la BBC : « J’invite tous les militaires français des armées de terre, de mer et de l’air, j’invite les ingénieurs français spécialistes de l’armement qui se trouvent en territoire britannique ...
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