Le fétichiste du quotidien

Les vêtements d’une épouse qui traînent, une souris qui galope sur le bureau… En consignant chaque soir pendant neuf ans les menus faits et gestes du jour, Samuel Pepys, fonctionnaire zélé de Sa Majesté, homme d’esprit, passionné de musique et amateur du beau sexe, nous a laissé un texte inestimable sur la Londres troublée du XVIIe siècle.

Dans l’ouvrage qui accompagne les onze volumes du Journal de Samuel Pepys, superbement transcrit et édité par Robert Latham et William Matthews, on trouve décrit dans ses moindres détails le contexte londonien de cette chronique. Les rues, les bâtiments officiels de la petite cité encore à moitié en bois, la façon dont ses habitants s’habillaient, ce qu’ils mangeaient, ce qu’ils buvaient, les métiers, les tavernes, les cafés, la circulation dans les artères soigneusement cartographiées – tout cela fait l’objet de nombreuses entrées qui éclairent aussi les tensions politiques et religieuses de la période allant de Cromwell à la Restauration (1), soit de la décennie couverte par le journal jusqu’aux lendemains de la mort de Pepys. Les auteurs sont des universitaires, et un index décrit brièvement chaque personnage figurant dans le journal, ainsi que le gigantesque clan rural des ancêtres et parents de Pepys. Le long article de Richard Ollard sur la situation et la stratégie de la marine anglaise à cette époque présente un intérêt technique même pour ceux qui, comme moi, ont tout oublié de ce que l’école ...
LE LIVRE
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Journal de Samuel Pepys, t. X de Le fétichiste du quotidien, University of California Press

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BOOKS n°123

DOSSIER

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