Les seigneurs de la rue

Ils meurent jeunes, mais ont de l’argent à ne savoir qu’en faire, des femmes sublimes, des armes modernes et des chemises de soie. Au Mexique, une génération entière rêve de devenir narcotrafiquant.

Les femmes qui les suivent sont blondes, belles comme la fleur qui s’épanouit chaque jour. Ils s’en vantent, comme s’ils avaient lu l’écrivain Enrique Serna : « Personne ne peut prétendre qu’il est un homme s’il n’a pas eu une jolie femme dans ses bras. » Ils se déplacent en 4 x 4, en jet privé ou en voiture de luxe. Leurs bottes extravagantes, leurs chemises de soie, leurs bijoux et leurs lunettes de marque valent des milliers de dollars. La police est au garde-à-vous devant eux. Les politiciens les courtisent. Ils ont leur propre musique et, mieux, ils ne rêvent pas. Pas même éveillés. Rêver de quoi ? Ils ont tout. Ils aiment frimer, que l’on sache qu’ils ont réussi, qu’ils sont là, qu’ils sont les chefs, ceux qui suscitent les plus larges sourires et les marques d’approbation les plus appuyées. Ils paient la musique et l’alcool, écoutent ceux qui sont venus demander leur aide, font leurs affaires en cash. Ce sont les maîtres de la rue. Ils marchent d’un pas assuré, sourient comme des héros ; ils savent que personne ...

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