Vie et mort d’un prodige soviétique

L’ours Micha, mascotte des jeux Olympiques de Moscou de 1980, est resté cher au cœur des Russes. Les plus de 45 ans se souviennent de son envol triomphal lors de la cérémonie de clôture. Une prouesse qui avait mobilisé les plus grands ingénieurs militaires de l’époque.


Clôture des JO de Moscou, 1980. Escorté par une vingtaine d’ingénieurs, l’ours olympique longea les tribunes et se fraya un chemin parmi les athlètes et les officiels avant de s’envoler.

À peine l’ours Micha s’était-il envolé dans le ciel de Moscou qu’il entrait dans la légende et alimentait toutes sortes de rumeurs. Peut-être parce que personne ne voulait lui dire adieu, même si tout le monde savait que la mascotte des jeux Olympiques d’été de 1980 n’avait plus sa place dans la vie quotidienne des Sovié­tiques. On raconte par exemple que, après avoir survolé le ciel étoilé de la capitale, il s’est écrasé sur la buvette de la gare de Kiev, au grand effroi des fêtards qui s’y attardaient habituellement. Une autre version, plus dramatique (mais là aussi « de source bien informée »), voulait que l’ours gonflable ait été abattu par des rafales de kalachnikov alors que le vent le portait vers l’aérodrome de ­Vnoukovo-2, réservé aux vols officiels. Des légendes urbaines, à en croire ceux qui ont participé à la fabrication de la mascotte olympique et organisé son envol lors de la cérémonie de clôture des Jeux.

L’ingénieur Vladimir Boubynine, qui avait travaillé à la conception ...

LE LIVRE
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Jeux Olympiques et propagande. Moscou 1980 de Baruch A. Hazan, Transaction Books, 1982

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