Thoreau, archiviste du climat

En se retirant pendant deux ans dans une forêt du Massachusetts, en 1845, Henry David Thoreau ne s’est pas contenté d’interroger de manière très moderne le rapport de la civilisation industrielle à la nature. Grâce aux relevés minutieux qui figurent dans son journal, il a aussi offert aux scientifiques d’aujourd’hui une source inestimable d’informations sur l’évolution du climat.

Le 4 juillet 1845, Henry David Thoreau partit s’installer dans une petite cabane au bord de l’étang de Walden, à deux kilomètres environ de sa ville natale de Concord, dans le Massachusetts. « Je gagnai les bois parce que je voulais vivre suivant mûre réflexion, n’affronter que les actes essentiels de la vie. » Pendant deux ans, deux mois et deux jours, il marcha, observa, écouta, écrivit et lut. De cette expérience découla un livre, Walden ou la Vie dans les bois. Ce livre fit de Thoreau l’un des écrivains américains les plus aimés, et beaucoup voient en lui le premier écologiste du pays. Aujourd’hui, c’est pourtant un autre aspect de son œuvre qui est mis en avant, concernant cette fois la recherche sur l’environnement. Professeur de biologie à l’université de Boston, Richard Primack collabore depuis une dizaine d’années avec des confrères de Harvard. Leur objectif : utiliser les observations contenues dans le Journal de Thoreau comme base d’une étude pionnière sur le changement climatique. De 1852 à 1861, Thoreau a en effet consigné les dates exactes de floraison et de feuillaison de plusieurs centaines de ...
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Journal de Thoreau, archiviste du climat, Le Mot et le reste

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