Alexandre Dumas, l’infatigable voyageur

Entre 1858 et 1859, Alexandre Dumas sillonne le Caucase, s’improvisant tour à tour démographe, anthropologue, historien – et conteur génial. De son expédition il tire un livre truculent où se côtoient des considérations sur l’ivrognerie des Géorgiens, une analyse de l’extravagance des croyances locales et quelques savants calculs sur le nombre total d’individus que compte la population ossète.

Les grands auteurs français du XIXe avaient une certaine bougeotte. Tant mieux, car les livres issus de leurs pérégrinations méritent en général de figurer dans le canon littéraire. Alexandre Dumas est du lot, sauf qu’avec ses 20 volumes de récits de voyage il occupe une place à part. Mieux encore, tandis qu’à quelques exceptions près ses confrères se limitent à la vieille Europe et aux pourtours orientaux de la Méditerranée avec de rares incursions dans l’intérieur des terres, Dumas étend, lui, sa zone de chalandise jusqu’au Caucase. C’est d’ailleurs de cette région extrême à tous points de vue qu’il rapporte son récit le plus ébouriffant, gorgé d’aventures vécues et d’anecdotes remarquables. Du super-Dumas, l’authenticité (présumée) en sus.

En 1859, après une épique traversée en diagonale de l’inaccessible Russie par des moyens de plus en plus rustiques, Dumas finit par atteindre le Grand Caucase, le contourne par la Caspienne et arrive en Géorgie. Voilà un ...

LE LIVRE
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Voyage au Caucase de Alexandre Dumas, Bartillat, 2016

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