L’amour aux temps de Ceausescu

Dans la Roumanie des années 1980, l’avortement reste interdit et les produits alimentaires sont rationnés. Veronica D. Niculescu se place sous le patronage de Borges et de Tchekhov pour relater cette sombre époque.


© Carlos Muñoz Yagüe / Divergence

Dans un orphelinat de Bucarest, en janvier 1990, un mois après la chute du régime de Ceaușescu. L’abandon d’enfants est l’une des conséquences de la politique nataliste menée par l’État roumain.

Après avoir exploré les possibilités narratives de la prose courte (avec les recueils Adeb, « L’orchestre orange » et « Rouge, rouge, velours », salués par la critique), Veronica D. Niculescu s’est aventurée sur le territoire de la poésie (avec deux recueils jumeaux de petites histoires en vers, « La symphonie anima­lière » et Hibernalia), de la litté­rature jeunesse et, plus récem­ment, du roman. L’univers de cette voix tout à fait singulière de la littérature rou­maine, dont les registres multi­ples et le lyrisme inné charment le lecteur, oscille en permanence entre le réel et le fantastique, entre l’éveil et le rêve. Son der­ nier roman, Toți i copiii librăresei, cache derrière un épais tissu de mots un mécanisme aussi délicat que celui d’une montre. Sous le couvercle, ce mécanisme constitué de petites pièces, de détails d’ordre psychologique et historique, de renvois inter­ textuels et de parallèles donne naissance à une existence secrète et émouvante. Cette captivante vie intérieure est celle de la pro­tagoniste, ...
LE LIVRE
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Toti i copiii libraresei (« Tous les enfants de la libraire ») de Veronica D. Niculescu, Polirom, 2020

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