Joe Sacco, face B

Le BD-reporter américain, célèbre pour son travail sur la Palestine et l’ex-Yougoslavie, a fait ses débuts comme roadie, accompagnant la tournée, assez pitoyable, d’un groupe de rock alternatif. Depuis, son intérêt pour ce monde a connu des hauts et des bas, mais sa passion pour le rock est restée intacte.


Portland, Oregon. Au début de l’année 1988, Joe Sacco appelle son ami de lycée Gerry Mohr pour lui demander une faveur. Alors que le premier tente tant bien que mal de survivre grâce à ses dessins, le ­second est, depuis bientôt six ans, à la tête d’un groupe de rock psychédélique, les Miracle Workers. Après des débuts assez laborieux dans l’Oregon, ceux-ci ont migré plus au sud, à Los Angeles, à la recherche d’un second souffle. Là, ils s’apprêtent à partir en tournée en ­Europe, et Joe veut en être : il se propose de chroniquer l’équipée du groupe à travers le Vieux Continent (essentiellement en Allemagne de l’Ouest et en Suisse). Gerry accepte, à condition que Joe mette lui aussi la main à la pâte. Mais, faute de savoir « massacrer une guitare », Joe sera préposé à la vente des tee-shirts. Et il ne sera pas payé. « Ce fut mon expérience la plus intime de la débauche associée à un rock’n’roll où tous les coups sont permis », écrira des années plus tard l’auteur de Palestine et de Gorazde. De ...
LE LIVRE
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But I Like It (le rock et moi) de Joe Sacco, Futuropolis, 2018

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