Art

La vraie beauté du faux

Ce qui définit l’œuvre, ce n’est pas la main qui l’a faite.

Sachant que les historiens de l’art avaient relevé un vide dans la production de Vermeer entre la première période, influencée par Le Caravage, et la dernière, organisée autour d’un projet unique de transformation de la lumière, van Meegeren a peint un tableau destiné à combler cette lacune. Il choisit un thème traditionnel de l’époque, les pèlerins d’Emmaüs. Maintenant, qu’importe que cette toile ait été peinte ou non par Vermeer ? Certes, l’authenticité intéresse les acheteurs, qui en font le plus grand cas lorsqu’ils décident des prix. Mais le marché de l’art reste attaché à la conception romantique de l’artiste, celle d’un génie irremplaçable que nul ne saurait imiter à la perfection. Pourtant, dans la Rome antique, les copies des grands sculpteurs grecs circulaient de main en main à des prix astronomiques et les sénateurs romains se les arrachaient pour en décorer leurs villas. Rodin lui-même signait des œuvres exécutées par ses meilleurs disciples. Ce qui définit l’œuvre d’un artiste, ce n’est pas la main qui l’a peinte, mais la manière dont ...

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