Les rouages de l’État islamique

Une machine de propagande digne des régimes les plus organisés, un territoire grand comme la Grande-Bretagne, un budget bien géré, un système d’éducation et un appareil judiciaire qui fonctionnent… La réalité de l’État islamique, en Syrie, ne se réduit pas aux atrocités au cœur de sa stratégie de confrontation avec l’Occident. Daech assure aussi son succès en rétablissant un quotidien à l’apparence normale, qu’il prétend même agréable, dans les zones sous son contrôle.

En novembre 2001, deux mois après les attentats commis par Al-Qaïda contre le World Trade Center et le Pentagone, le romancier britannique James Buchan, ancien correspondant de presse au Moyen-Orient, publiait dans le Guardian un article où il imaginait l’entrée triomphale à La Mecque d’Oussama ben Laden, le terroriste alors le plus recherché de la planète : « Ce n’était pas une soirée comme les autres, mais la plus sainte, peut-être, du mois le plus saint de l’islam. On l’appelait Laylat al-Qadr, la Nuit de la puissance, en mémoire du moment où la parole de Dieu avait été révélée au prophète Mahomet… Plus de 50 000 personnes s’étaient rassemblées sur le pavé brûlant de l’enceinte de la Grande Mosquée et dans les rues adjacentes pour une veillée de prières. Et des millions d’autres regardaient chez eux la retransmission télévisée en direct de l’événement. Alors que le cheikh Abdul Rahman, célèbre dans l’ensemble du monde musulman pour la beauté de sa voix, montait en chaire, une main le tira par sa tunique. Il ...
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État islamique : le califat numérique de Abdel Bari Atwan, Saqi, 2015

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