Ménagères du franquisme

Dans son premier roman graphique, l’illustratrice espagnole Ana Penyas rend hommage à ses deux grands-mères octogénaires. Et, par extension, à toute une génération de femmes réduites au silence pendant quarante ans de dictature franquiste.


Ana Penyas n’a pas connu la période sombre du franquisme. Lorsqu’elle est née, le dictateur Francisco Franco était mort depuis douze ans, et l’Espagne était en pleine transition démocratique. Elle est devenue adulte dans une société où les femmes n’étaient plus reléguées à leur foyer et pouvaient espérer percer dans des domaines traditionnellement dévolus aux hommes. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit pour elle dans l’univers longtemps très masculin de la bande dessinée : en 2018, elle a été la première femme lauréate du Prix national de la bande dessinée. Cette récompense lui a été décernée pour son premier roman graphique, Nous allons toutes bien. Avec ce livre, centré autour de ses deux grands-mères octogénaires, Maruja et Herminia, Ana Penyas a voulu rendre hommage à la génération de femmes de l’après-guerre « condamnées à coudre, à se taire et à attendre. À coudre dans l’attente d’un fiancé tombé du ciel. À coudre encore, si leur attente avait été comblée, pour patienter jusqu’au mariage. […] À coudre, enfin, une fois le fiancé devenu mari, en attendant, ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Nous allons toutes bien de Ana Penyas, éditions Cambourakis, 2019

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