Pas entrés dans l’histoire, les Africains ?

Pas entrés dans l’histoire, les Africains ? À l’arrivée des Européens, à la fin du XVe siècle, le continent possédait des États puissants et structurés et participait aux grands courants d’échanges commerciaux, culturels et religieux. La traite des esclaves puis la colonisation mettront fin à ce rayonnement.


© BNF

Atlas catalan (1375), détail. L’empereur du Mali Mansa Moussa aurait été l’homme le plus riche de tous les temps.

Un vaste pan de la culture occidentale a longtemps véhiculé l’idée que l’Afrique était restée à l’écart de l’histoire et du progrès. Cela va de nos grands penseurs aux livres et aux films qui ont nourri des générations d’enfants. Dans des dessins animés de Disney, on voit des cannibales africains à peine vêtus faire mijoter gaiement leurs victimes dans d’énormes marmites suspendues au-dessus d’un feu. Parmi les philosophes, il y a pléthore d’exemples consternants. Voltaire ­disait des Africains : « Un temps viendra, sans doute, où ces animaux sauront bien cultiver la terre, l’embellir par des maisons et par des jardins, et connaître la route des astres : il faut du temps pour tout. » Hegel était encore plus radical : « Ce que nous comprenons en somme sous le nom d’Afrique, c’est un monde anhistorique non développé, entièrement prisonnier de l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l’histoire universelle. » On entend encore aujourd’hui des échos de tels propos chez les dirigeants politiques occidentaux. En 2018, Donald Trump a qualifié un certain nombre de pays d’Afrique [...
LE LIVRE
LE LIVRE

A Fistful of Shells: West Africa from the Rise of the Slave Trade to the Age of Revolution de Toby Green, University of Chicago Press, 2019

SUR LE MÊME THÈME

Histoire La déesse Tyché dans votre poche
Histoire États-Unis : par ici la sortie !
Histoire Chine : un autoritarisme tout en souplesse

Aussi dans
ce numéro de Books