Le syndrome de « la forêt vide »

La faune des forêts d’Indonésie fait l’objet d’un trafic intense dans toute l’Asie du Sud-Est. Geckos, calaos, pangolins et cacatoès finissent sur les étals des marchés, comme remèdes traditionnels ou comme animaux de compagnie.


© Bjorn Svensson / SPL / Cosmos

La forêt peut être écologiquement intacte, posséder de grands arbres et présenter une canopée bien structurée, mais le braconnage en a éliminé presque tous les grands animaux. Ici sur l’île de Sumatra.

La forêt tropicale humide est l’écosystème le plus riche en biodiversité : chaque kilomètre carré recèle des centaines d’espèces d’arbres, d’oiseaux et de mammifères, ainsi que d’innombrables autres organismes vivants. L’idée que ces espaces pourraient se vider de toute vie animale paraît donc ridicule. Et pourtant, les oiseaux, les mammifères et d’autres espèces sont bel et bien en train de disparaître des forêts d’Indonésie. Le « syndrome de la forêt vide » devient de plus en plus une réa­lité dans le pays. C’est le biologiste américain Kent H. Red­ford qui, en 1992, a forgé le concept de la « forêt vide » dans un article scientifique pour parler des ­forêts qui avaient perdu tous leurs grands mammifères.

La forêt elle-même peut être écologiquement intacte, posséder de grands arbres et présenter une canopée bien structurée, mais la chasse et la collecte de faune sauvage en ont éliminé presque tous les grands animaux.