Tcheng Shi, pirate chinoise

Elle commence sa carrière comme prostituée, épouse un corsaire et, après la mort de celui-ci, prend la tête d’une formidable coalition de pirates. Elle cèdera finalement face à une alliance conclue entre Chinois et Portugais.


Pacification de la mer de Chine méridionale (détail). Ce parchemin de 18 mètres illustre la répression de la piraterie sous la dynastie Qing au début du XIXe siècle. © Pictures From History / AKG

Son nom peut s’écrire de diverses manières ; choisissons la transcription française Tcheng Shi, qui permet au moins de le prononcer à peu près convenablement. Cela signifie « veuve de Tcheng ». Appelons-la Shi, pour simplifier. 

Cette figure légendaire de la piraterie chinoise a fait l’objet de nombreuses recherches, et l’on a fini par connaître à peu près les grandes lignes de son épopée. Elle est née en 1775 dans le delta de la rivière des Perles, près de Canton, en face de Hongkong, sans doute dans une famille modeste du peuple tanka, des pêcheurs vivant sur leur jonque. On ignore son nom véritable. Cette belle jeune fille commence sa carrière comme prostituée dans un bordel flottant. Elle devient une femme d’influence grâce au réseau de relations qu’elle noue avec ses clients de l’élite cantonnaise. C’est là que le fameux Tcheng la repère. Il est issu d’une lignée de pirates remontant jusqu’à la dynastie Ming, au XVIe ...

LE LIVRE
LE LIVRE

Pirates of the South China Coast, 1790-1810 de Dian H. Murray, Stanford University Press, 1987

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