Un génie pas si solitaire
Publié en septembre 2025. Par Books.
Mais non, Einstein n’était pas un mauvais élève. Il excellait en mathématiques. Il a été initié au monde de la physique par son père et son oncle, experts en ingénierie électrique. Il entra à 16 ans au renommé Polytechnicum de Zurich, où il rencontra sa première femme, Mileva, la seule élève féminine de son cours, également passionnée de physique. D’aucuns ont prétendu qu’il lui a volé ses premières découvertes, mais rien ne permet de l’étayer. On imagine souvent Einstein, devenu un employé de l’Office suisse des brevets, produisant en génie solitaire son explication de l’effet photoélectrique et la théorie de la relativité restreinte. Mais son travail consistait à évaluer des technologies de pointe en matière d’électricité. Et il était parfaitement familier des travaux de Max Planck, Hendrik Lorentz, Henri Poincaré et autres physiciens et mathématiciens de son temps.
Les auteurs de cette nouvelle biographie décortiquent les mythes qui se sont construits autour de la personnalité d’Einstein, y compris de sa vie privée et de ses engagements politiques. Sa prise de position en faveur d’un État juif n’allait pas sans réticences : « Nos Juifs se sont révélés des nationalistes chauvins dénués d’instinct psychologique et de sens de l’équité à l’égard des Arabes de Palestine », écrit-il à sa sœur en 1930. Free Creations of the Human Mind fait partie de ces livres qui, « tout en pouvant nous donner le sentiment d’être passablement stupides, nous en apprennent beaucoup sur les fondations intellectuelles du monde moderne », écrit l’historien des sciences Dmitri Levitin dans la Literary Review.