Un héros national ébranlé

En l’an 9, le chef germain Arminius défaisait les troupes du général romain Varus. Longtemps, les Allemands virent dans cette victoire l’acte de naissance de la nation. Mais le mythe ne tient plus.

« Quintilius Varus, rends-moi mes légions ! », s’écria l’empereur Auguste de sa lointaine Rome quand lui parvint la nouvelle du désastre (1)… En cet an 9 de notre ère, Publius Quintilius Varus, commandant de l’armée du Rhin, avait été attiré dans une embuscade par Arminius, prince chérusque romanisé (2). La bataille – sanglante ! – dura plusieurs jours. Trois légions furent décimées, les unités auxiliaires alliées aux Romains taillées en pièces. Le général défait se planta l’épée dans le ventre. Un coup d’arrêt venait d’être donné aux velléités de l’Empire d’annexer les provinces de la Germanie libre (3)… Des siècles plus tard, l’Allemagne morcelée éleva le noble guerrier Hermann, alias Arminius, au rang de héros national symbole de liberté. Une imposante statue lui fut élevée en l’an 4 de l’Empire allemand [1875] dans la forêt de Teutoburg, près de Detmold [Rhénanie-du-Nord-Westphalie]. Statue qui en appelle à l’unité allemande, [les yeux et le glaive] dirigés vers l’Ouest et l’« ennemi héréditaire » gaulois (4). Aujourd’hui, les historiens sont unanimes : la bataille de Varus ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Le jour où naquit l’Allemagne. Histoire de la bataille de Varu de Un héros national ébranlé, Bertelsmann

SUR LE MÊME THÈME

Histoire Allemagne 3, Allemagne 2
Histoire Marseille ou la mort !
Histoire Le rêve d’un gouvernement économique mondial

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire