De la pornographie en Chine
Publié dans le magazine Books n° 50, janvier 2014.
Officiellement interdit, le genre suscite un vif intérêt dans l’empire du Milieu. Témoin le succès d’un livre sur le X japonais.
Un livre peu banal a fait son apparition sur les étals des librairies chinoises. Publié sous le titre « Histoire de l’influence des vidéos japonaises pour adultes », l’ouvrage surprend à bien des égards : il s’agit, tout d’abord, de l’unique traduction d’un livre paru au Japon en 2009 sous le pseudonyme de Fujiki TDC, un journaliste (de son vrai nom Tadashi Fujiki) ancien critique de films X, dont la renommée n’avait pas jusqu’alors dépassé les frontières de son pays. Le contenu, ensuite (une analyse à caractère sociologique de la pornographie japonaise, de ses normes et de son évolution dans les années 1990), n’a rien de très affriolant, au grand dam des lecteurs chinois dépités, qui avaient cru acheter de la “vraie” pornographie. « L’acronyme “AV” [pour « Adult Video »] en rose sur la couverture n’est là que pour tromper les acheteurs », se plaint ainsi un internaute sur le portail ...