Donner corps à la faim

Les images de famine sont peut-être plus rares, mais la faim n’a pas disparu. Un enfant en meurt toutes les six secondes. Un essayiste argentin s’est rendu là où ce fléau frappe encore.

« Elles étaient trois : la grand-mère, la mère et la tante. Depuis un moment déjà, je les regardais s’activer autour de ce lit d’hôpital […]. Puis la tante a soulevé le petit enfant […] et l’a placé sur le dos de sa mère – avec les jambes et les bras ouverts, la poitrine tout contre elle. Le garçon était bien en place, prêt à rentrer à la maison, comme d’habitude. Sauf qu’il était mort. » C’est sur cette scène, observée dans un hôpital au Niger, que s’ouvre « La Faim », le volumineux ouvrage consacré par l’Argentin Martín Caparrós à ce qui reste le fléau le plus meurtrier de notre temps. On estime à 850 millions le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation. D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un enfant meurt de faim toutes les six secondes dans le monde. Mais « les chiffres ne servent qu’à rappeler ce que nous savons déjà, ils mettent à distance la réalité, la rendent abstraite », explique l’écrivain au quotidien espagnol El Diario. Comme il l’écrit dans son livre, « la faim ...
LE LIVRE
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La Faim de Martín Caparrós, Buchet-Chastel

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