Esprits forts à Rio
Publié dans le magazine Books n° 60, décembre 2014.
Pourquoi le spiritisme a-t-il donc tant passionné les Brésiliens au XIXe siècle ?
Pour Mary del Priore, historienne brésilienne et auteure à succès, « les croyances fonctionnent comme une forme de thérapie sociale », explique le quotidien O Globo. « Les cartomanciens, les devins et les chefs spirituels sont des guérisseurs de l’âme. Au Brésil, le champ de la croyance a toujours été un lieu de rencontre des différentes classes sociales. »
Lancé en septembre dernier, son nouvel ouvrage sur le sujet, « De l’autre côté », décrit l’atmosphère du pays à la fin du XIXe siècle. Une période mouvementée pour le Brésil, dont l’empire déclinant prendrait fin en 1889. « Face à l’incertitude de l’avenir, les diverses couches de la société se réfugièrent dans le surnaturel », souligne encore O Globo. À Rio, plus encore qu’en France ou aux États-Unis, on s’est donc pris de passion pour le spiritisme ...