Moscou-1937, l’année folle

Tout est dans le titre : Terreur et rêve… L’historien allemand Karl Schlögel veut comprendre la simultanéité, pour le moins paradoxale, des deux sentiments qui régnaient dans le Moscou de 1937 : la terreur due aux grandes purges et la réelle euphorie d’un rêve qui se réaliserait. Parce qu’il est difficile de se représenter cette situation a posteriori, Schlögel la fait sentir au lecteur en recourant à un procédé narratif théorisé par le russe Mikhaïl Bakhtine sous le nom de chronotope. C’est l’une des originalités du livre : le lecteur aborde les événements de 1937 présentés avec minutie de manière chronologique, avant de lire les analyses de l’auteur.
Staline ne se contentait pas de détruire les élites, les anciennes et les nouvelles, issues de la révolution. Les exécutions sommaires pouvaient toucher arbitrairement des intellectuels comme des ouvriers ou des paysans. L’auteur montre, avec brio selon Michael Jeismann qui critique le livre dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, que « Staline combattait sa peur ». La terreur qui régnait à Moscou était directement imputable à la paranoï...
LE LIVRE
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Rêve et terreur en Union soviétique. Moscou, 1937 de Moscou-1937, l’année folle, Hanser

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