La rupture du « contrat »
Publié dans le magazine Books n° 44, juin 2013. Par Liza Mundy.
Nous avons peine à le croire, mais nous entrons dans une ère totalement nouvelle. Car c’est bientôt la femme qui fournira au ménage l’essentiel de ses revenus, avec en filigrane la rupture du « contrat » dénoncé par Simone de Beauvoir, qui permettait à l’homme, depuis la nuit des temps, d’acheter la domesticité de sa compagne.
La nouvelle, quand elle est tombée à l’été 2012, avait le parfum de l’inéluctable : les femmes surclassent pour la première fois les hommes aux tests de QI (1). Car cela fait longtemps que les filles réussissent mieux que les garçons les épreuves du baccalauréat et la majorité des étudiants sont désormais des étudiantes. Une fois diplômées, elles ont aussi davantage de chances qu’eux de trouver un travail et deviennent de plus en plus souvent le soutien de famille. L’expression « émasculés du portefeuille » – à propos de ces maris financièrement dépendants de leur femme – s’insinue peu à peu dans la langue anglaise, et avec elle la prise de conscience que l’égalité n’est plus la question. En Grande-Bretagne comme ailleurs, nous assistons à un renversement du rapport de forces entre les sexes.
Il est étrange qu’un phénomène d’une telle portée ...