L’ère du traumatisme


Autoportrait de Francis Bacon (1971). © Photo CNAC/ MNAM Dist. RMN - Philippe Migeat

En Occident, la description des souffrances psychiques remonte au moins à Homère et à la Bible. Elle prend un nouvel essor lors du romantisme européen – que l’on pense à Goethe ou à Goya. Vers le milieu du XIXe siècle apparaît un phénomène nouveau : la reconnaissance d’une souffrance durable venue s’ajouter à la souffrance engendrée par un traumatisme initial – d’abord dans le sillage de ce dernier, après un accident grave ou l’épreuve du feu, puis, sous l’influence de la psychologie et de la psychanalyse, avec un effet retard significatif. Dans la seconde moitié du XXe siècle, la psychiatrie en vient à introduire, puis à banaliser, la notion de stress post-traumatique. 

Aujourd’hui, le « trauma » a complètement envahi notre paysage mental. Mis à toutes les sauces, il résonne sur les réseaux sociaux, dans les romans, le cinéma, le théâtre, les séries, les procès, les commémorations, la politique. Le premier article de notre dossier s’interroge, avec quelque impertinence, sur son impact ...

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