Divin silence
Publié en janvier 2009.
Pour les croyants, le silence de Dieu est parfois incompréhensible. A ce mystère, l’écrivain Sara Maitland a trouvé une explication.
Pour les croyants, le silence de Dieu est parfois incompréhensible. A ce mystère, l’écrivain Sara Maitland a trouvé une explication. Un des ses amis lui assura un jour que « les hommes se sont toujours empressés de fuir le silence, car il est un manque de vie », racont Adam Nicolson dans The Spectator.
Pour affronter cette peur ancestrale et la comprendre, elle décida d’en faire l’expérience intime. Dans des maisons reculées, ou dans le désert du Sinaï, au cœur de monastères ou dans les bibliothèques, Sara Maitland effectua, au fil des années, nombre de retraites silencieuses.
Sa conclusion est celle-ci : cet état, si souvent associé à l’absence ou au néant, est finalement « bien plus rempli que les formes quelque peu creuses de la communication explicite ». Car la gamme du silence est infinie : silence des villes ou silence des champs, silence nocturne puis silence de l’aube… « J’ai appris à deviner quand il avait neigé dans la nuit à la qualité du silence», écrit Sara Maitland. « Source possible d’identification extatique avec l’univers », résume Nicolson, le silence est parfois synonyme « de dissolution et de désespoir », voire « une prison, s’il est imposé ». Choisi, en revanche, il se fait présence. Pour Sara Maitland, il est en définitive « la voix de Dieu ».