Tout bien réfléchi
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Les grands joueurs d’échecs sont-ils tous fous ?

Wilhelm Steinitz, le premier champion du monde d’échecs, assurait qu’il avait joué contre Dieu grâce à un câble téléphonique invisible. Dieu avait perdu. Paul Morphy, un grand joueur américain du XIXe siècle, a terminé sa vie reclus et paranoïaque ; le Polonais Akiba Rubinstein, après chaque mouvement, allait se cacher dans un coin en attendant la réplique de son adversaire ; plus récemment, Bobby Fischer a fini par être aussi connu pour ses accès de paranoïa que pour son habileté pièces en main. Les exemples de joueurs d’échecs fous ne manquent pas, notamment parmi le panthéon des maîtres admirés des participants aux championnats du monde, qui commencent ce jeudi. Mais ces individus extraordinaires sont l’arbre qui cache la forêt, assure Garry Kasparov dans La vie est une partie d’échecs.

« Dans beaucoup de pays occidentaux, le stéréotype du joueur d’échecs est la mauviette mal nourrie ou le binoclard intello mais misanthrope », écrit le grand maître. « Les cas exceptionnels ont conduit à ignorer la grande majorité des joueurs d’échecs qui n’ont rien du tout d’extraordinaire à part leur capacité au jeu. » L’ancien champion britannique Bill Hartston ajoute même que le jeu lui-même n’est pas à blâmer : «  ce ne sont pas les échecs qui rendent les gens fous, les échecs permettent de garder les fous sains d’esprit ».

LE LIVRE
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La vie est une partie d’échecs de Garry Kasparov, Lattès, 2007

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