Borogan : « L’État est noyauté par les services secrets »

Les nouveaux seigneurs du régime sont aussi officiers du FSB, l’agence qui a succédé au KGB. Ils ont accès aux richesses, se moquent du Parlement et des tribunaux, et n’hésitent pas à tuer quand leurs intérêts sont menacés. Entretien.

En quoi les services secrets russes sont-ils une « nouvelle noblesse » ? Le titre de votre livre est-il ironique ?

Oui et non. C’est Nikolaï Patrouchev, le successeur de Vladimir Poutine à la tête du FSB, qui a désigné ainsi cette organisation, successeur de l’ancien KGB, réorganisé en 1991. Dans un entretien donné en décembre 2000, à l’occasion de l’anniversaire de la fondation de la Tchéka, la police secrète soviétique, il déclarait : « Les meilleurs de nos collègues, l’honneur et la fierté du FSB, ne travaillent pas pour l’argent. Derrière leurs différences, une caractéristique très spéciale les unit : leur sens du service. Ils sont, si vous voulez, notre nouvelle noblesse. » Beaucoup d’officiers du FSB y ont cru. D’une part, ils se sentent héritiers du KGB qui était une orga­nisation très puissante ; d’autre part, ils se sont ...

LE LIVRE
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Les Héritiers du KGB, François Bourin

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